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Politique
Au Salon, la Région Hauts-de-France entend défendre son agriculture

Une semaine avant l’ouverture du Salon international de l’agriculture (Sia), le 22 février porte de Versailles, Marie-Sophie Lesne, vice-présidente de la Région Hauts-de-France à l’Agriculture, présentait le programme du stand régional. L’occasion aussi de faire un point sur la santé des filières régionales, et des attentes vis-à-vis du gouvernement.

Pour la Région Hauts-de-France, le Salon de l’agriculture est un «événement incontournable», pour mettre en avant les richesses locales et porter des messages auprès des décideurs nationaux et européens.

Démonstrations culinaires, vente et dégustation de produits locaux, friterie tenue par Aurèle Mestré, champion du monde de la frite 2023, espace dédié aux parcs naturels régionaux, plateau télé… Au Salon international de l’agriculture (Sia), qui s’ouvre ce 22 février, l’espace Hauts-de-France de 450 m2 compte bien attirer le public. C’est ce que présentait Marie-Sophie Lesne, vice-présidente de la Région Hauts-de-France à l’Agriculture, lors d’une conférence de presse quelques jours avant l’événement. «Le décor reflètera l’authenticité régionale, entre terre et mer, et les animations mettront en avant la diversité des paysages et la richesse gastronomique.» Comme pour l’édition 2024, le Département de la Somme sera présent sur cet espace régional, pour «mettre en valeur le territoire et accompagner des producteurs locaux».


Mangez de la viande locale, vous ferez du bien à la planète, M.-S. Lesne


Le temps fort sera le mardi 25 février à l’occasion de la journée Hauts-de-France. «On y proposera de nombreuses animations, dont une grande animation culinaire en partenariat avec les organismes de valorisation des Produits de la Mer et des Signes officiels de la qualité et de l'origine (SIQO), avec plus de vingt-cinq cuisiniers, épaulés par les lycées hôteliers. Vers dix heures, nous procéderons au lancement de Métha’Morphose 2025 avec les acteurs de la filière méthanisation (CORBI), une année consacrée au développement de la méthanisation en Hauts-de-France.» La région compte actuellement 180 unités de méthanisation, dont 156 méthaniseurs agricoles, pour une capacité de 2 TWh (17 % de la capacité française). «Notre objectif est d’atteindre 3 TWh en 2025, grâce à un accompagnement des projets.»
«Le Sia est aussi l’occasion de faire le point sur l’état de santé des filières agricoles de la région, de réaffirmer l’engagement de la Région auprès des agriculteurs, et de mettre en avant les grandes orientations de notre politique agricole et aquatique», ajoute Marie-Sophie Lesne. Il faut dire que 2024, année d’aléas climatiques, a été «moralement et financièrement difficile» pour les agriculteurs des Hauts-de-France, avec des récoltes en-dessous des moyennes habituelles. «Les prix sont aussi généralement en baisse, à hauteur de - 20 % en betteraves, ou encore un prix du lait à 450 €/1 000 l, contre 461 € en 2023. La filière lait va mieux, mais nous restons vigilants car elle n’est pas à l’abri d’un retournement de tendance.» L’urgence est l’aide aux éleveurs victimes de la FCO. «Nous voulons mobiliser les montants non utilisés du Pre’ad (fonds européens), lors de projets abandonnés ou réalisés en partie seulement. Nous attendons l’accord de Bruxelles.»

Bio et endives surveillées

L’élue régionale porte son attention sur certaines filières en particulier. La bio, tout d’abord, qui a fortement subi trois années de baisse de consommation des produits bio. «La bonne nouvelle, c’est que cette tendance à la baisse prend fin. On constate même une légère reprise (+ 8,4 % en magasin spécialisé et + 3 % en vente directe).» Les mille agriculteurs bio restent dans une situation très fragile. «Nous plaidons pour une réorientation des crédits de l’état, de l’aide à la conversion – qui est quasi-inexistante – à l’aide au maintien.» Les endiviers et producteurs de chicorée, ensuite, sont aussi dans une situation complexe, depuis le retrait en mai dernier de la benfluraline, composé actif de l’herbicide Bonalan. «Aucune solution alternative n’existe aujourd’hui. Ce n’est pas entendable. En plus d’une dérogation transitoire de cent-vingt jours, nous attendons des mesures concrètes à court et moyen terme.» 

Maintenir l’élevage

La Région, de son côté, dit «agir pour toutes les filières» grâce à différents dispositifs d’aides, avec une attention particulière pour le maintien de l’élevage. «L’élevage est présent dans 44 % des exploitations régionales, mais ce chiffre décroit. Or, l’élevage est un réel atout sociétal et environnemental, par l’emploi qu’il génère, l’aménagement du territoire, le maintien des prairies… Mangez de la viande locale, vous ferez du bien à la planète !» La Région flèche ainsi un quart de ses crédits européens à l’élevage, soit 53 M€. «En 2025, nous allons allouer un bonus sur l’équipement en robot de traite, qui nous semble faciliter la reprise des fermes par un jeune. 30 % des fermes laitières sont équipées aujourd’hui.» Ainsi, le montant éligible passe de 120 000 à 170 000 €,
subventionné à 40 % (45 % pour un jeune agriculteur). Un appel à projets spécifique doté de 5 M€ va aussi être ouvert aux élevages de poulets, porcs et lapins. «Ce sont des élevages souvent hors sol pénalisés par les grilles de sélection.» Enfin, un appel à projets spécifique d’1,3 M€ sera ouvert pour la micro-méthanisation, qui valorise le lisier d’élevage. «Il y a trente micro-méthaniseurs en région. On aimerait doubler ce chiffre d’ici la fin de la programmation.» Approvisionnement local, agroalimentaire, bioéconomie et sélection variétale sont d’autres exemples de filières soutenues.

La Pac 2027-2032 dans le viseur

Cette année, la nouvelle programmation de la Pac (2027-2032) sera «le point d’attention particulier» pour la Région.  Pour la programmation actuelle, l’enveloppe du Feader est de 144 M€, complétée par 84 M€ de financements régionaux. Parmi ces fonds, 71 millions ont été dédiés au Pre’ad, principal outil d’investissement agricole. «Nous avons besoin de davantage de crédits d’investissement pour soutenir notre agriculture. Nous espérons que Bruxelles entendra nos craintes, en termes de perte de compétitivité face aux pays exportateurs internationaux, et au sein même de l’Union européenne quand les règles de production ne sont pas les mêmes.» Sur ce point, l’État Français qui «veut laver plus blanc que blanc» a sa part de responsabilité. «L’ambiance au salon se veut calme, mais nous poserons des questions musclées aux représentants de l’État.»

Bienvenue à la ferme Hauts-de-France
Les agriculteurs du réseau Bienvenue à la ferme se relaient tout au long du Sia sur deux stands. Rendez-vous dans le Hall 3 direction allée C stand n°58 pour connaître le réseau Bienvenue à la ferme et découvrir l’univers fascinant de ses activités en s’amusant autour d’un grand jeu. En cas de petite, voire grande faim, direction en face, allée D, stand n°56 où un collectif d’adhérents régalent de produits fermiers des Hauts-de-France : sandwichs rillettes de volaille, jambon ou chèvre frais, sandwich chaud effiloché de porc et fromage à raclette, tartine chèvre et bœuf séché, cornet saucisson fromage, planches à partager ou encore glace au lait de vache, de chèvre ou de brebis. Pour la Somme, Sandrine Bourgeois (la Ferme de Canelle à Equancourt, Pierrick Capelle, (la Ferme du plant d’endive à Flers, Clothilde Mezzadri (le Verger de l’écluse à Ailly-sur-Somme), et Grégoire Leleu de la FermOgoût
à Saint-Fuscien, seront présents. 

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