Justice
Au tribunal pour avoir caricaturé le président des chasseurs de France
Le dessinateur Bruno Blum sera jugé le mardi 11 avril au tribunal d'Arras (62) pour avoir réalisé deux caricatures de Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs.
Le dessinateur Bruno Blum sera jugé le mardi 11 avril au tribunal d'Arras (62) pour avoir réalisé deux caricatures de Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs.
Sur son profil Twitter, le dessinateur Bruno Blum se présente comme un auteur travaillant à « faire reculer l'ignorance, la bêtise, la violence et le mauvais goût », mais il peut apparemment lui arriver en certaines occasions de se tromper. Le 11 avril prochain, il est convoqué devant le tribunal correctionnel d’Arras pour avoir caricaturé le président de la Fédération des chasseurs de France, Willy Schraen, lequel n’a visiblement pas goûté « l’humour » de Blum. Le motif de la plainte est« injure publique » et « diffamation ».
Deux dessins grossiers
Deux dessins publiés dans une revue baptisée « humour vegan extrémiste » et éditée par l’association A base de plantes sont à l’origine de cette comparution. Dans le premier dessin, le patron des chasseurs y est représenté en mode « portrait », à la façon d’un tableau de découpe. Dans le second dessin, on le voit gifler une adolescente que l’on suppose être l’un de ses enfants lisant une revue d’« humour végane ». Dans cette seconde représentation, on suppose que l’auteur a voulu traduire l’opposition assumée du véganisme et de l’antispécisme du président des chasseurs de France. Dans l’autre, on imagine assez clairement ce que Bruno Blum a voulu exprimer.
Liberté d’expression ou violence ?
S’agit-il d’actes de liberté d’expression ou de violence graphique gratuite ? Ce sera au juge du tribunal d’Arras d’en décider. La peine encourue est de deux ans de prison et une amende de 35 000 euros. Quant à l’association A base de plantes, qui endosse le rôle de maison d’édition, elle pourrait être contrainte à ne plus avoir le droit d’éditer la revue. Ce qui est sûr, c’est qu’A base de plantes pour laquelle Bruno Blum collabore revendique « porter la voix des animaux, contre la chasse et contre toutes les formes de maltraitance animale ».
Pour permettre au dessinateur de se rendre à Arras et couvrir ses frais de déplacement, une cagnotte en ligne a été lancée. Au lieu de faire profil bas, A base de plantes préfère ainsi continuer à mettre de l’huile sur le feu. Crâneuse, elle envisagerait même « d’éditer un spécial “contre la chasse” avec des dessins de Blum bien entendu, mais aussi la collaboration d’autres associations de défense des animaux ». Pour sa défense, Bruno Blum sera représenté par Me Viegas, collaboratrice de Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo. Mais n’est visiblement pas Charlie qui veut…