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Avenir conseil élevage booste la valorisation de données

Lors de son AG, le 21 février à Ablaincourt-Pressoir, Avenir Conseil Elevage (ACE) a fait part de son ambition : poursuivre l’innovation en matière de valorisation de données pour aider les éleveurs à performer.

Parmi les innovations d’ACE, Valo’Robot permet de travailler les données des robots pour des valorisations différentes de celles déjà fournies.
Parmi les innovations d’ACE, Valo’Robot permet de travailler les données des robots pour des valorisations différentes de celles déjà fournies.
© Dominique Bernerd



Des robots de traite, des logiciels dans le tracteur, des référencements dans le smartphone… Et grâce à tous ces outils connectés, des centaines et des centaines de données collectées. Mais quel intérêt présentent ces données aux agriculteurs qui les génèrent ? C’est tout l’enjeu auquel veut répondre ACE, qui était réuni en assemblée générale ce 21 février, à Ablaincourt-Pressoir.
«La data science consiste en le croisement de ces données via les mathématiques, l’informatique et le business. Elle permet d’avoir de nouvelles données à moindre coût, de nouveaux services, d’accompagner des projets collectifs d’éleveurs à différentes échelles et de se différencier par un conseil pertinent», explique Gwenaëlle Gain, de France conseil élevage. De nombreux outils sont développés au niveau national.
Et chez ACE, on a aussi voulu prendre le train en marche. «Nous avons trois ambitions, annonce Charles Maria, chargé de mission R&D et nouvelles technologies à ACE. Nous voulons vous mettre à disposition vos propres données, croiser ces données avec celles d’autres éleveurs et leurs partenaires, et vous accompagner dans la valorisation des données, pour un conseil toujours plus pertinent

Trois nouveaux outils
Agrius est le tout nouvel outil lancé ce premier semestre. Il est gratuit, en offre de lancement, pour tous les adhérents. Son principe : «il permet une valorisation des données à la carte. L’éleveur  choisit s’il veut se concentrer sur le lait en général, les butyriques, les cellules… Il choisit la période qui l’intéresse et la présentation (courbe, camembert…). Il peut aussi comparer ses résultats à des groupes (bio, robot…)», précise Charle Maria.
Valo’Robot, lui, permet de travailler les données des robots pour des valorisations différentes de celles déjà fournies. «Nous pouvons ainsi donner un aperçu des performances du troupeau, des résultats des animaux, de la fréquentation des robots, de leur capacité, et une synthèse annuelle.» Là encore, des comparaisons à d’autres groupes d’éleveurs peuvent être intéressantes. L’outil se veut universel, mais est pour l’instant compatible avec les marques Lely et Delaval.
Enfin, les pesées des génisses, anciennement Siboval, ont bien évolué. «Nous pouvons désormais prendre en compte le poids et le GMQ (gain moyen quotidien) des animaux à trois, six, quinze et vingt et un mois, les résultats de reproduction des génisses et les résultats de production après vêlage.» Ces indicateurs de pilotage permettent de nombreuses valorisations : dynamique cellulaire, bilan acétone, tableau de bord en entreprise…

Projet en cours…
Lancé en 2016, le service Gestatest permet aux éleveurs de déterminer les vaches en gestation dès vingt-sept jours après l’IA, grâce à l’analyse d’un échantillon de lait. Cette année, ACE envisage une simplification de cet échantillonnage, qui permettra un gain d’efficacité pendant la pesée, de faciliter le choix des vaches à tester et même la possibilité d’ajuster la liste à la fin de la pesée. Une version de Gestatest pour les élevages équipés de robots de traite est aussi à l’étude.
ACE planche aussi sur la détection de la paratuberculose, maladie responsable de lourdes pertes économiques en élevage, grâce à un test Elisa sur le lait. Le suivi réglementaire de la fertilisation azotée devrait, dès cette année, être réalisé avec le logiciel Géofolia, qui apportera un service plus efficace, davantage tourné vers la gestion technique de la fertilisation. Un nouveau logiciel e-parage devra permettre l’enregistrement et l’analyse exhaustive des lésions, avec transmission aux différents interlocuteurs. Bref, toujours plus d’innovations.
Gwenaëlle Gain l’accorde, «cette data science entraîne une virtualisation des échanges et demande des compétences en cyber-sécurité. Nous devons donc accompagner les éleveurs, car si les données sont bien exploitées, elles seront un vrai levier de réussite pour eux.»

Tarifs réajustés pour palier la perte d’élevages

ACE ne peut pas l’ignorer, la région, comme le reste de la France, connaît une baisse du nombre d’élevages, et un agrandissement rapide des cheptels qui sont passés de 72 à 76 vaches laitières en moyenne, en l’espace d’un an. Et qui dit moins d’éleveurs, dit moins d’adhérents, donc moins de cotisations.
«Le résultat de l’exercice est de - 295 000 €, annonce Isabelle Holvoët, la directrice. Jusqu’ici, nous avions serré la tarification de nos services pour aider les éleveurs qui financent la totalité du coût à affronter la crise. Mais nous avons induit un décrochage structurel entre nos prix de revient et nos recettes.» Deux augmentations successives (+ 6 % en janvier 2018 et + 5 % en janvier 2019) ont donc été décidées. «En contrepartie, les élus ont demandé d’améliorer l’efficacité interne de l’équipe salariée», ajoute Estelle Mulet, la présidente.

Indépendance
La ligne de conduite de la coopérative reste néanmoins claire : «pour mener à bien sa mission de conseil, ACE doit garder son indépendance, mais s’ouvre aux partenariats avec les organisations respectueuses de ses choix». Un partenariat renforcé a ainsi été conclu avec Gènes Diffusion pour la collecte et la valorisation des données d’élevage, et un accord de distribution de solutions proposées par Seenergi (regroupement d’entreprises de conseil en élevage Normandie et Pays de Loire) a été conclu. «Nous souhaitons aussi rencontrer les nouvelles équipes élues des chambres d’agriculture pour étudier les complémentarités à actionner au service des éleveurs.»

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