Aviculture : les établissements Lanckriet fêtent leurs 70 ans
Le 14 décembre, les établissements Lanckriet, spécialistes de la production et l’élevage de volailles, fêtaient leur soixante-dix ans, et inauguraient une nouvelle volière, à Lihons.
Soixante-dix ans, la belle affaire. Si c’est un âge où les marques du temps se voient et se ressentent chez l’homme, rien de tel pour les établissements Lanckriet dont l’une des valeurs, depuis soixante-dix ans, est l’adaptation. Une valeur qui a fait la différence puisqu’en soixante-dix ans le nombre d’accouveurs est passé d’une centaine à une dizaine, dont la famille Lanckriet. «Nous sommes un des seuls accouveurs en France à poursuivre cette activité. Les autres sont des grands groupes privés hors de nos frontières», explique Pierre Lanckriet, le petit-fils de Gilbert Lanckriet, fondateur de l’entreprise.
La clé du succès ? «Si l’on ne tient pas sur le plan sanitaire, cela ne sert à rien de se lever le matin. L’adaptation à l’évolution des marchés est aussi importante. Tout le reste, c’est accessoire», commente Pierre Lanckriet. Une autre valeur de l’entreprise participe également à son succès : le service, car «sans service, on ne peut pas avoir de résultats corrects», commente-t-il. Enfin, une vision gagnant-gagnant, comprenez l’implication de tous les maillons de la chaîne de production, est également capitale. Résultat : soixante-dix ans après sa création, la société, qui produit aujourd’hui trente millions de poussins, est un acteur majeur dans sa spécialité et couvre les besoins de dix pays. Elle est aussi le seul couveur chair et ponte au nord de Paris, avec la charte sanitaire.
70 ans d’adaptation
Retour en arrière. Tout commence en 1948, dans l’arrière-cuisine des Lanckriet, à Foucaucourt-en-Santerre, où Gilbert Lanckriet installe le premier incubateur, produisant alors 30 000 poussins par an. Nouvelle étape en 1962, avec le développement des poules pondeuses en cage. L’entreprise familiale suit le mouvement et investit dans les premières cages pour les poulettes brunes. Vingt ans plus tard, avec l’apparition d’une volonté de consommer différemment, les établissements inscrivent leurs pratiques dans le mode alternatif et s’engagent résolument dans la production label.
Au cours d’un voyage en Suisse, Denis Lanckriet, qui a repris l’entreprise de son père, découvre le système de volière. Le marché français n’est pas encore prêt pour ce mode de production. Il le sera plus de vingt ans plus tard. 2008, avec l’affirmation des notions de bien-être animal, la société se lance alors dans l’élevage de poules en volière. Dix ans plus tard, suivant toujours les tendances du marché, l’entreprise met en route six nouvelles volières pour une capacité instantanée de 500 000 places et deux bâtiments de productions biologiques dédiés. Un choix décidé à la suite des tendances des marchés, mais aussi des évolutions réglementaires poussant vers la production de poules pondeuses hors cage.
«Aujourd’hui, force est de constater qu’il y a une pénurie de volières en France. Nous devons donc être en capacité de fournir des bâtiments aux éleveurs. C’est pour cela que nous nous sommes lancés dans leur construction. Et, face à la demande croissante des œufs alternatifs, nous sommes à la recherche de nouveaux éleveurs, d’autant, que nous refusons aujourd’hui des clients, car nous n’arrivons pas à tenir les délais et nous sommes obligés d’importer une partie de la production de Bretagne», précise Pierre Lanckriet. Soixante-dix ans plus tard, la règle d’or de la société, l’anticipation, n’a pas pris une ride.