Littoral
Avifaune : prière de laisser nicher tranquille sur les plages
En se promenant sur les plages du littoral, on peut malencontreusement marcher sur des œufs. Plusieurs organisations de protection de l'environnement mettent
en garde les promeneurs sur le risque d'abimer les nids d'espèces migratrices d'oiseaux.
En se promenant sur les plages du littoral, on peut malencontreusement marcher sur des œufs. Plusieurs organisations de protection de l'environnement mettent
en garde les promeneurs sur le risque d'abimer les nids d'espèces migratrices d'oiseaux.
Avec le retour du printemps, de nombreuses espèces migratrices d'oiseaux trouvent sur le littoral français des endroits de rêve pour nicher. Ainsi, il n'est pas rare de croiser gravelots à collier interrompu, grands gravelots, sternes naines, huitrier-pie et autres oiseaux du bord de mer survoler les plages de sable et de galets afin de se poser pour y pondre quelques œufs. Mais pour ces espèces, miser sur le littoral pour le futur de leur progéniture n’est pas sans risque : piétinement par les promeneurs, écrasement de nids ou encore prédation par des chiens errants… Afin de les protéger, chaque année à cette époque de l’année, plusieurs organisations de protection de l’environnement parmi lesquelles le Conservatoire du littoral, l’Office national des forêts, l’Office français de la biodiversité (OFB), la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et Rivages de France organisent l’opération «Attention, on marche sur des œufs». Cette opération à caractère national vise à sensibiliser le grand public sur le fait que si les plages et cordons dunaires sont des espaces de promenade et de loisirs, «elles sont également l’habitat de nombreuses espèces protégées». Ainsi, poursuivent ces organisations, «chacun est invité à regarder où il met les pieds lorsqu’il se promène sur les plages à un moment où la nature se réveille».
Un nid sur le sable
Selon Valentin Meterau, chef de projet environnement et littoral à l’ONF, «les animaux qui sont les plus touchés par la fréquentation touristique sont notamment les gravelots qui nichent en haut des plages, à la frontière de la dune». D’autres espèces sont aussi concernées à l’image de l’huitrier-pie qui niche plutôt sur des côtes rocheuses ou sur des îles. Si certaines espèces prennent soient de «cacher» leur lieu de ponte, les nids d’autres oiseaux peuvent être parfois très simples. Quelques cailloux placés au bon endroit, une légère dépression dans le sable suffisent. «Les œufs se confondant aux galets et au sable, ce camouflage vise à les protéger des prédateurs», assurent ainsi les experts en ornithologie. Mais lorsque ces nids sont découverts, les conséquences peuvent être terribles : œufs écrasés, nichées piétinées, poussins séparés de leurs parents, voire dévorés par les chiens non tenus en laisse...
Sensibiliser pour cohabiter
Pour éviter la destruction de nids, même involontaire, un balisage «à caractère pédagogique» peut être mis en place... à condition qu’ils aient été repérés préalablement. L'objectif ? Les exclure du parcours des sentiers et accès publics, et ainsi éviter un maximum de dérangement. De cette manière, Conservatoire du littoral, l’Office national des forêts, l’Office français de la biodiversité (OFB), la Ligue de protection des oiseaux (LPO), Rivages de France et leurs partenaire locaux rappellent que «la cohabitation avec l’homme est possible si l’on intègre la présence de ces espèces et que l’on se mobilise collectivement pour les protéger durant cette période critique de nidification».
Les bonnes pratiques pour éviter de perturber la nidification
• rester sur les sentiers balisés
• tenir strictement votre chien en laisse
• éviter de fréquenter les hauts de plage, les dunes de sable ou végétalisées en arrière-littoral
• s’éloigner d’un nid occupé
• éviter les zones balisées avec une signalétique propre à l’opération
• ramasser les déchets