Biodiversité : la Fnsea défend une approche contractuelle
Le projet de loi biodiversité est en discussion au Parlement. La Fnsea craint qu'il impose de nouvelles contraintes et réglementations aux agriculteurs.
«Nous voulons une biodiversité construite et non subie, celle du bon sens paysan», déclare Henri Biès-Péré, président de la Commission territoires de la Fnsea. Christiane Lambert, première vice-présidente de la Fnsea, en charge du dossier biodiversité à la Fnsea insiste pour sa part sur l’apport positif des agriculteurs à la biodiversité. «Alors qu’il y a quelques années la biodiversité était vécue comme une contrainte au travers de compensations écologiques exigées des agriculteurs ou de la mise en place de la Trame verte et bleue, nous nous sommes rendus compte que les agriculteurs étaient eux aussi producteurs de biodiversité», souligne-t-elle.
Qu’il s’agisse de production de biomasse, de stockage de carbone et de lutte contre le changement climatique, d’aide à la pollinisation des cultures par les bandes enherbées et les jachères mellifères, le stockage de l’eau, voire les services récréatifs (paysages, tourisme vert, chemins de randonnées…) par exemple.
Il n’en reste pas moins que le projet de loi biodiversité a entamé son parcours parlementaire a de quoi inquiéter la Fnsea. Elle redoute une accumulation de contraintes qui pèserait sur les agriculteurs : de nouveaux zonages où l’activité de production agricole serait strictement encadrée et la mise en place de nouvelles servitudes environnementales non rémunérées notamment. Xavier Beulin, le président de la Fnsea, n’est pas hostile à la prise en compte de la biodiversité, mais à condition que cette approche soit partagée et contractualisée avec les agriculteurs.
Prestations rémunérées
C’est la raison pour laquelle la Fnsea propose la mise en place de contrats de prestation de services environnementaux qui reconnaissent aux agriculteurs leur rôle d’acteurs de terrain. En contrepartie de services qu’ils pourraient rendre, ils recevraient une rémunération qui viendrait compléter le revenu qu’ils tirent de la vente de leurs produits.
«C’est le maillon qui manque entre agriculteurs et demandeurs de pratiques environnementales, plutôt que d’imposer par la loi des espaces dédiés à l’environnement», plaide Henri Biès-Péré. Une démarche d’autant plus pertinente qu’il existe déjà sur le terrain des pratiques qui vont dans ce sens.