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Cent ans de progrès génétiques pour la race Île-de-France

2022 marque le centième anniversaire de la race Île-de-France. À partir du 27 février, avec l’ouverture du Salon de l’agriculture, l’organisme de sélection Oson et les sélectionneurs de la race vont célébrer cette date à travers des témoignages, des conférences et des visites.

Les moutons Île-de-France seront à l’honneur au Salon de l’agriculture de Paris.
Les moutons Île-de-France seront à l’honneur au Salon de l’agriculture de Paris.
© GUTNER ARCHIVE

Largement répandue en France et dans le monde, la race ovine Île-de-France a été reconnue officiellement il y a cent ans. À l’occasion de ce centenaire, l’organisme de sélection des ovins du Nord (Oson) s’est replongé dans ses archives et propose une rétrospective sur son histoire.
L’actuel président de la race, Em-manuel Fontaine, apprécie que la préoccupation principale des éleveurs d’aujourd’hui et de jadis soit restée la même : «Adapter la race à son époque». Cela signifie faire progresser la génétique en adéquation avec les attentes techniques des éleveurs et les besoins commerciaux du marché. Ils sont aujourd’hui 44 éleveurs sélectionneurs pour la race. Ils détiennent à eux seuls 10 550 brebis au contrôle de performance (18 350 brebis île-de-France sont suivies au total en France).

20 % de prolificité en plus de 40 ans
Éleveur de 250 brebis Île-de-France dans l’Aisne, Emmanuel Fontaine se félicite du progrès génétique de la race. «En 1983, lors de la dernière conférence internationale sur l’Île-de-France, la prolificité affichait 165 % ; aujourd’hui, elle est de 184 %.» L’évolution de la race sera d’ailleurs rendue visible lors du Salon de l’agriculture à Paris grâce à une expérimentation menée par Oson et ses adhérents. En effet, des brebis ont été inséminées avec de la semence prélevée dans les années 1970. Bien que cela ne fasse que 50 ans en arrière, des différences seront sans doute à noter entre ces agneaux et les agneaux issus de la génétique d’aujourd’hui.
Les jeunes béliers sont aujourd’hui testés à Verdilly, au siège d‘Oson, dans l’Aisne. En ce moment, 300 agneaux Île-de-France nés en contre-saison sont évalués. Ils sont issus d’accouplements raisonnés et ont eu de bonnes premières performances en ferme.

300 agneaux testés chaque année
Après une période d’évaluation de di semaines, les meilleurs seront conservés pour le centre d’insémination artificielle, le seul au Nord de la Loire, et sont orientés vers le testage boucher, réalisé en partenariat avec l’entreprise Fedatest.
Les autres béliers recommandés seront mis aux enchères le 5 mai prochain, où ils seront repris dans leur élevage d’origine. Emmanuel Fontaine explique le cheminement de notation des béliers : «suite à ce cumul d’évaluation, les meilleurs seront qualifiés améliorateur boucherie (AMBO). Dans le même temps, les sélectionneurs s’astreignent à un taux d’insémination dit de testage avec ces jeunes béliers. Les agnelles issues de ces accouplements sont conservées afin d’en évaluer la production». En effet, les béliers sont évalués sur leurs qualités bouchères en station et les brebis, elles, sont notées sur leur qualité maternelle en élevage.
 
De la valeur ajoutée pour la filière
«Au gré des indexations, le bélier AMBO peut devenir Elite et le non AMBO peut devenir, lui, AML (Améliorateur élevage en fonction des index de prolificité et valeur laitière). L’accès à l’insémination est possible pour tous, elle est source d’amélioration rapide de la productivité du troupeau. Le progrès génétique se cumulant, il génère de la valeur ajoutée pour l’ensemble de la filière», souligne le président de la race.
Le mouton Île-de-France est apprécié à l’export en Europe et sur les autres continents, notamment pour son adaptabilité à tous les systèmes d’élevage. Naturellement désaisonnées, les brebis ont un pic d’agnelage en novembre.

Tenue des livres généalogiques
Oson a, par ailleurs, d’autres activités que le seul testage des béliers Île-de-France. L’organisme de sélection des ovins du Nord tient des livres généalogiques de la race, conduit les schémas, qualifie les animaux et est habilité pour éditer les certificats d’origine. Oson est également entreprise de sélection et gère Texel et Sufolk en plus de l’Île-de-France.

 

81 %

C’est le taux de maintien de l’activité en élevages ovins-caprins après six ans d’exercice, toutes catégories confondues. Les personnes de quarante ans ou moins se maintiennent à 86,5 % contre 73, 8 % pour les personnes de 40 ans et plus. La MSA a publié ses statistiques annuelles dans lesquelles elle note que les nouvelles installations en agriculture continuent à reculer. Toutes productions confondues, ils sont 12 508 à avoir franchi le pas en 2020, soit 898 de moins qu’en 2019.
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