Découverte
Cet été, on emmène le grand public à bord d’une moissonneuse-batteuse
Luc Vermersch, agriculteur à Ville-le-Marclet, ouvre les portes de son exploitation durant l’été pour accueillir le public dans sa moissonneuse-batteuse pendant la moisson. Un projet mis en place par Interceréales qui ne recense pas moins de 140 agriculteurs participants en France.
Luc Vermersch, agriculteur à Ville-le-Marclet, ouvre les portes de son exploitation durant l’été pour accueillir le public dans sa moissonneuse-batteuse pendant la moisson. Un projet mis en place par Interceréales qui ne recense pas moins de 140 agriculteurs participants en France.
En cette saison de moisson, des agriculteurs de la Somme proposent des sorties à bord de leur moissonneuse-batteuse comme c’est le cas à Ville-le-Marclet. Luc Vermersch est installé en Gaec avec ses deux fils, dans ce village à l’ouest d’Amiens depuis plus de trente ans. Cette opération est organisée par l’interprofession céréalière, Intercéréales. L’objectif pour cet exploitant qui cultive 230 hectares est de faire découvrir son métier : «Cela permet aux gens de se rendre compte de la réalité du métier. Parce qu’on est souvent perçu comme une source de problèmes, commente l’agriculteur. C’est une bonne manière de montrer que l’on est ouvert à la discussion.» Prendre le temps est le maître-mot dans cette opération.
Le travail d’une année
En tant que porte-parole d’interceréales, c’est tout naturellement, que le représentant de la Somme à l’AGPB a accepté cette mission. Selon lui, il n’y a pas de meilleur ambassadeur que l’agriculteur lui-même : «Cela demande de l’engagement et de prendre du temps sur son travail, mais c’est important de le faire.» Parce que la moisson, c’est avant tout un travail d’une année. «On explique ce que l’on fait des récoltes, pourquoi est-ce qu’on travaille toute la nuit. Une fois dans les champs, on peut montrer les dégâts qu’il peut y avoir sur les grains.» Et les dégâts sont déjà visibles pour ce début de saison. La récolte 2024 s’annonce mauvaise selon le cultivateur, une baisse de 20 % est attendue sur le rendement final. «Il pleut un jour sur deux depuis que l’on a semé», explique Luc Vermersch.
Difficultés climatiques
Ces épisodes climatiques se répètent, mais ne se ressemblent pas. D’une année à l’autre, la météo peut être complètement différente : «C’est vrai, que l’on a l’impression de plus avoir de périodes stables.» Mais pour lui, cette période de pluie peut être une bonne chose pour d’autres cultures comme les betteraves et le maïs.
«L’essence même de notre métier, c’est de travailler face aux aléas climatiques», ajoute-t-il. Il raconte brièvement une anecdote sur l’époque des chasseurs/cueilleurs. Ces derniers ont décidé de planter des graines au lieu de toutes les manger afin d’en avoir plus la prochaine fois. «Il y a une phrase que j’aime bien. Une récolte, aussi faible soit-elle, vaut toujours mieux qu’un champ vide et, par extension, vides aussi les estomacs de tous les membres de la tribu», ajoute-t-il en citant Claude Michelet (ancien agriculteur et écrivain français, ndlr).
Lorsqu’il a commencé, Luc Vermersch plantait un kilo de graine pour récolter un kilo et demi. Aujourd’hui, pour 200 kilos de graines, il en récolte 10 tonnes. Des anecdotes comme celles-là, il en a encore des tonnes, et n’attend que de pouvoir les partager aux commandes de sa moissonneuse-batteuse.