Cet été, (re)découvrez Amiens et ses surprenantes pépites
Surprenante, édifiante, ressourçante ! C’est ainsi que la destination Amiens est qualifiée. Parmi les incontournables, les hortillonnages accueillent le Festival international de jardins jusqu’au 17 octobre. Visite non exhaustive.
Surprenante, édifiante, ressourçante ! C’est ainsi que la destination Amiens est qualifiée. Parmi les incontournables, les hortillonnages accueillent le Festival international de jardins jusqu’au 17 octobre. Visite non exhaustive.
Tout Samarien connaît les hortillonnages d’Amiens, façonnés par des générations de maraîchers appelés les hortillons. Ces trois-cents hectares qui abritent multitude de petites parcelles, accessibles uniquement en barque grâce à un réseau de canaux, les «rieux», invitent à la contemplation. Et chaque année, la visite est différente. Le Festival international de jardins, créé en 2010, est notamment l’occasion de redécouvrir le lieu édition après édition. Cette année, les artistes ont particulièrement été inspirés par l’alimentation et l’agriculture.
«Disposées sur des îlots, les œuvres invitent à poser un regard décalé, drôle ou critique, mais toujours inédit, sur cet environnement complexe, son histoire et son devenir. C’est une découverte en itinérance douce qui permet de questionner les liens entre nature, culture, agriculture et patrimoine, en regard des nombreuses incidences provoquées par le changement climatique», présente-t-on chez Amiens tourisme. Les cinquante productions sont réparties entre différentes parcelles situées sur l’étang de Clermont à Camon et à Rivery, et sur l’île aux Fagots à Amiens. Onze ont été créées cette année. Une balade de 2h30 en barque à moteur électrique, indiquée par un parcours signalétique, qui a attiré 40 000 visiteurs en 2020, année pourtant particulière à cause des confinements.
Un gratin de cirses maraîchers ?
Parmi les toutes nouvelles œuvres, nous nous arrêtons au «Rivage des cirses», création de l’atelier Sylvestre. Les cirses ? Dîtes précisément cirses maraîchers. Il s’agit d’un vieux légume, poussant spontanément dans les lieux humides et sur les berges des cours d’eau du nord et de l’est de la France. «À la fois chardon et légume, sauvage et compagnon des lieux cultivés, plante méconnue appartenant à un genre botanique déprécié, il se place à la frontière entre le monde sauvage et l’univers domestique, charmant la vue et le goût. Le destin d’une plante rencontre ici l’histoire des Hortillonnages», expliquent les artistes. Le jardin met en scène cette rencontre et se développe autour de cette plante. Des idées de recettes sont même proposées. Vous prendrez bien une assiette de gratin de cirses à la béchamel ?
Paradis des abeilles 3 km à la ronde
Nous faisons ensuite escale aux «3 kilomètres à la ronde», d’Alix Eoche-Duval et Cyril Servettaz. Nous comprenons très vite que ce nom fait référence aux abeilles, qui parcourent jusqu’à 3 kilomètres à la ronde pour récolter le pollen et le nectar des fleurs, grâces aux ruches en saules tressés suspendues. «La survie d’une colonie d’abeilles est tributaire de la diversité écologique et agricole de son environnement. Cette diversité se retrouve si l’on regarde à 3 kilomètres à la ronde des hortillonnages : une production maraîchère reconnue, de grandes cultures de céréales en pourtour d’Amiens et quelques fruitiers disséminés, çà et là, dans le maillage des parcelles des Hortillons ou le tissu des jardins des lotissements», expliquent les paysagistes. Leur démarche est de faire du jardin un lieu-recueil de la richesse variétale présente dans ce territoire : des carrés de maïs, arbres fruitiers, céréales ou encore légumes y sont plantés.
Quand la terre s’élève
Notre barque nous emmène désormais à l’îlot «Élever la terre», de Livia Kolb et Virginie Alexe. Nous y découvrons le récit de l’agriculture traditionnelle en milieu humide à travers le monde. «C’est une ode à ces agricultures singulières d’une grande ingéniosité, qui ont appris au fil du temps à composer avec les oscillations de l’eau.» La déambulation mène à cinq compositions. Les camellones d’Amérique du Sud sont façonnés par des planches de culture rappelant une silhouette de tôle ondulée. Maïs, haricots et courges dont l’association vertueuse – au jardin et dans l’assiette – leur confère l’appellation des «trois sœurs». Au sein des chinampas du Mexique, les pépinières sont aménagées dans des casiers qui contiennent les boues fertiles dans lesquelles sont cultivées une multitude de plantes, dont les tomates. Les Hortillonnages thaïlandais sont, eux, composés de planches de cultures longues et étroites surélevées. Très productifs, fleurs, plantes potagères, aromatiques et fruitiers s’y côtoient. Quant aux buttes des Dugum Dani en Océanie, elles permettent la culture de tubercules comme les ignames ou les taros. «Dédié aux Hortillonnages d’Amiens, le cinquième espace est une mise en abîme qui s’ouvre sur le paysage environnant.»
Ne reste qu’à embarquer pour se délecter de ces espaces, et découvrir les dizaines d’autres créations.
Embarquement au port à fumier, 35, rue Roger Allou (Camon). Réservations en ligne sur www.artetjardins-hdf.com ou par téléphone au 06 78 53 55 92. 1 à 2 personnes, 19 € ; 3 à 4 personnes, 24 € ; 5 à 6 personnes, 29 € ; gratuit pour les moins de trois ans.
Une programmation estivale au zoo
Du 1er juillet au 31 août, ouverture tous les jours de 10h à 19h. 9 € pour les adultes (16 ans et plus), 5,5 € pour les enfants (à partir de trois ans), gratuit pour les moins de trois ans.