Politique
Cette rencontre de Bérangère Abba qui fait bondir les chasseurs
La secrétaire d’État chargée de la Biodiversité est la cible d’une campagne de déstabilisation d’une partie de la communauté cynégétique depuis qu’elle a publié sur les réseaux sociaux une photo de sa rencontre avec une organisation qui milite pour l’abolition de la chasse.
La secrétaire d’État chargée de la Biodiversité est la cible d’une campagne de déstabilisation d’une partie de la communauté cynégétique depuis qu’elle a publié sur les réseaux sociaux une photo de sa rencontre avec une organisation qui milite pour l’abolition de la chasse.
Que les chasseurs entretiennent des relations « tendues » avec la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili n’est en soit pas un scoop, ni une nouveauté.
En revanche, ce qui est plus nouveau, c’est que la secrétaire d’État chargée de la Biodiversité soit également aujourd’hui dans le viseur d’une partie de la communauté des chasseurs français alors que l’on pensait qu’elle y était davantage appréciée que sa ministre de tutelle.
Comment Bérangère Abba a ainsi pu passer d’une interlocutrice « sérieuse », avec qui les échanges pouvaient être qualifiés encore de « cordiaux » il y a quelques semaines au statut d’opposante de la chasse ? En publiant le 17 février dernier un message sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter dans lequel elle rapporte son entretien avec l’Alliance des opposants à la chasse (AOC).
Des anti-chasse invités pour évoquer la réforme de la chasse
Sous une photo que l’on imagine prise à l’issue de l’entretien, on voit en effet la secrétaire d’État à la Biodiversité prendre la pose avec une délégation de l’AOC : « Poursuivant mes entretiens avec toutes les parties prenantes des questions liées à la chasse, j’ai rencontré Julien Lasne, Gérard Martin et Jean-Louis Chuilon, président de France AOC sur la sécurité, l’info, le partage de l’espace, les espèces protégées, la gestion adaptative… », écrit Bérangère Abba.
Dans la multitude de commentaires faisant suite à cette publication, les avis sont partagés entre ceux qui expriment leur opposition à la chasse et ceux qui, au contraire, considèrent que la représentante du gouvernement a franchi le rubicon en proposant de dialoguer avec des « anti » sur différents aspects de la pratique de la chasse en France.
Une provocation de plus ?
Parmi les chasseurs, on souligne le risque d’une réforme de la chasse « digne de celle de la mère Voynet », dixit par exemple Jean-Louis Soufflet, une figure bien connue du monde des chasseurs de gibier d’eau dans l’ex-Picardie. Patron du groupe de presse et d’événementiel Versicolor, Charles-Henri Bachelier invite lui aussi les chasseurs à exprimer leur mécontentement, pointant le risque d’une réforme de la chasse « horrible », préparée par « madame Abba avec ses amis antispécistes et antiruraux. Les mêmes qui traînent les coqs au tribunal... ». Ce dernier, et il n’est pas le seul, invite donc les chasseurs à « aller dire à cette élue de la République qu'elle est une honte, que c'est une militante et non un Ministre (…) dans des termes respectueux et sans menace ».
Si cette rencontre entre la secrétaire d’État à la Biodiversité et des militants anti-chasse suscite autant d’émotion, elle n’est en réalité qu’une « provocation » de plus vis-à-vis de la chasse et des chasseurs. Il y a quelques jours, la réponse (négative) de Bérangère Abba datée du 29 janvier dernier sur la question d’une prolongation de la chasse des oies en février avait déjà pour les chasseurs de France un goût de moquerie.