Chambres d'agriculture : améliorer le conseil en relations humaines
Devant la diversification des modèles d’exploitationet la diminution de la main d’œuvre familiale, l’Apca (chambres d'agriculture) réfléchit aux moyens d'améliorer la gestion du travail.
L’élévation des attentes sociétales en matière de conditions de vie et de travail n’épargne pas le milieu agricole, qui doit pourtant composer avec les contraintes spécifiques qu’imposent la météo et le travail avec le vivant. Les jeunes qui s’installent aujourd’hui en agriculture revendiquent le droit d’avoir du temps libre et une vie sociale plus riche que celle de leurs aînés, dans une société qui a fait voler en éclat les frontières du cercle traditionnel de la famille et du village. Un nouvel horizon qui élargit les relations sociales mais incite également à davantage de comparaison vis-à-vis des conditions de travail du conjoint ou du voisin.
Ces évolutions rappelées par le sociologue Jean-Marie Le Guen à la journée Conseil/Travail organisée par l’Apca, le 15 janvier, impactent la perception qu’ont les agriculteurs de leur métier. Même si le temps de travail a diminué dans les exploitations agricoles grâce aux progrès technique et numérique, les «charges mentales» restent fortes comparativement aux autres secteurs et sont parfois un frein pour l’accès au métier. Sans compter que la diversification des modèles agricoles augmente la proportion de main d’œuvre salariée par rapport à la main d’œuvre familiale, ainsi que celle des exploitations à plusieurs associés, ce qui complexifie la gestion du travail pour les agriculteurs.
Ressources humaines
Partant du constat que l’arrêt d’une société résultait dans 80 % d’une non-entente entre les personnes, l’Apca a choisi de mettre l’accent sur le conseil en ressources humaines. C’est le cas en région Centre, où les chambres d’agriculture ont développé le programme Gehodes (Gestion des hommes et développement économique et social des entreprises). Six conseillers accompagnent ainsi les agriculteurs dans la gestion de leurs relations avec les employés, avec les associés, ou dans l’organisation de leur temps de travail.
Un regard extérieur différent et souvent salutaire, car comme en témoigne Daniel Roguet, président de la chambre d’agriculture de la Somme, «le conseiller technique n’est pas forcément le mieux placé pour le conseil humain et relationnel».
L’enjeu pour les chambres d’agriculture est donc de développer un conseil global, intégrant davantage le conseil sur le travail au-delà de ses implications purement économiques. L’exemple de la région Centre doit être capitalisé et diffusé dans l’ensemble du réseau qui compte déjà plus d’une cinquantaine de prestations «travail» : bourse à l’emploi, diagnostic RH, formations à la gestion des conflits, entre autres.