Chasse
Chasse et féminicide : l'écolo Sandrine Rousseau va devoir s’expliquer au tribunal
L'ex-conseillère régionale EELV du Nord-Pas de Calais et députée de Paris est convoquée devant un tribunal après une plainte de la fédération nationale des chasseurs sur des propos associant chasse et féminicide.
L'ex-conseillère régionale EELV du Nord-Pas de Calais et députée de Paris est convoquée devant un tribunal après une plainte de la fédération nationale des chasseurs sur des propos associant chasse et féminicide.
Après Brigitte Bardot, c’est au tour de Sandrine Rousseau de faire l’objet d’une convocation devant la justice pour des propos malveillants envers les chasseurs. L’auteure de la plainte contre l’ex-conseillère régionale des Hauts-de-France et aujourd’hui députée de Paris n’est autre que la Fédération nationale des chasseurs (FNC) qui n’a pas goûté le lien établi par Sandrine Rousseau et la détention d’armes de chasse. En février dernier, après la mort d’une jeune femme lors d’une battue au sanglier dans le Cantal, l’ex-candidate à la primaire écologiste - elle a été battue par Yannick Jadot - avait déclaré sur un plateau de télévision « qu'il faut arrêter la chasse complètement ».
Que Sandrine Rousseau n’aime pas la chasse n’est pas une surprise, et cela n’a en soi rien de gênant. Ce qui peut l’être en revanche, c’est le lien qu’elle établit dans la suite de son propos entre la chasse, la détention d’armes de chasse et les féminicides : « Ça n'est pas un loisir que d'aller tuer des animaux le week-end avec des fusils. Et par ailleurs (...), le reste de la semaine, on peut aussi le braquer contre sa femme. On a vu qu'un féminicide sur quatre est lié à des armes de chasse », avait-elle défendu.
Face au journaliste qui lui fait remarquer que « tous les chasseurs ne tuent pas leur femme », elle persiste et signe en affirmant que « ça fait partie de cette violence intrinsèque de cette catégorie de la population qui pense que, dans ses loisirs, on peut aller toutes les semaines tuer des animaux dans la forêt au détriment des promeneurs ».
Économiste de l’environnement, vice-présidente de l’Université de Lille, Sandrine Rousseau fut numéro 2 et porte-parole d’EELV et se présente comme « militante écoféministe ».
Pour la Fédération nationale des chasseurs et son président Willy Schraen, « ces propos sont scandaleux (…) C’est extrêmement insultant » ; d’où le dépôt d’une plainte et la demande d’une réparation financière. Toujours selon la FNC, les mots utilisés par l’élue écologiste et le raccourci qu’elle fait entre féminicides et chasse constituent un « dénigrement ».
Poursuite... de la confrontation
A l’occasion des journées d’été du parti Europe Écologie Les Verts qui se tiennent à Grenoble jusqu’au 27 août, Sandrine Rousseau a témoigné de sa volonté de ne pas lâcher prise : « La confrontation va avoir lieu et je ne compte pas me laisser intimider par ces gens », a-t-elle déclaré à nos confrères du journal L’Observatoire. « On ira à ce procès », a-t-elle encore assuré, souhaitant sans aucun doute faire de la convocation dont elle fait l’objet un procès de la chasse. Et de conclure par une nouvelle diatribe à l’endroit des chasseurs : « Ils (les chasseurs, ndlr) ne supportent pas qu'on ne soit pas d'accord avec eux (…) La nature ne leur appartient pas. »