Collaborer avec un cheval pour améliorer son leadership
Frédéric Hibon et Sophie Perron pratiquent l’équicoaching à Fontaine-le-Sec. Ils accompagnent les personnes dans leur développement personnel et professionnel grâce à la relation avec le cheval. J’ai testé pour vous.
Frédéric Hibon et Sophie Perron pratiquent l’équicoaching à Fontaine-le-Sec. Ils accompagnent les personnes dans leur développement personnel et professionnel grâce à la relation avec le cheval. J’ai testé pour vous.
Son œil malicieux ne me quitte pas. Fiston est d’humeur joueuse. Il est attentif à chacun de mes gestes, chacune de mes postures, et même, il m’en donne l’impression, à chacune de mes pensées. Un peu trop directive, il me le fait sentir en tirant sur sa longe. Un peu déconcentrée, lui aussi s’échappe de l’exercice qui consiste à slalomer entre des plots. Avec ce bel hongre bai de six ans, impossible de tricher. J’étais prévenue : «L’approche avec le cheval est sans aucune stratégie. Son retour est incontestable et direct. Il offre une prise de conscience forte : chacun de nos comportements induit sur la relation», expliquent Frédéric Hibon et Sophie Perron.
Les deux équicoachs proposent aux professionnels de tous horizons de vivre cette expérience au domaine de la Claire Fontaine, à Fontaine-le-Sec, lors de séminaires d’entreprises, par exemple. Pas besoin d’être cavalier, ni même de posséder des connaissances en matière d’équidés. La bonne volonté suffit. «La performance d’une entreprise dépend de ses ressources humaines. L’équicoaching vise à aider ses collaborateurs à développer leur leadership : faire preuve d’autonomie et d’engagement, susciter la confiance et l’adhésion des autres», expliquent-ils. En d’autres termes, il s’agit de se former à une communication efficace.
Le cheval s’avère un excellent professeur. Par son statut de proie, il est hyper sensible. Il permet de prendre conscience d’émotions ignorées ou refoulées. Le cheval vit également en troupeau, doté de relations hiérarchiques. Il cherche naturellement un leader à qui il va faire confiance. «Le travail avec le cheval permet de retrouver de l’autonomie grâce à son corps. Avec un animal qui pèse plusieurs centaines de kilos, la force ne fonctionne pas. Le statut de prédateur, impatient, voire agressif, non plus. Pour qu’il collabore, il doit juger l’autre digne de confiance», précise Sophie.
Poser les limites
La séance commence en l’absence du cheval. L’exercice parait simple au premier abord. Le coach avance vers nous, et il s’agit de lui indiquer à l’aide d’une badine l’espace qu’il ne doit pas franchir. L’expérience est en fait surprenante : si la limite n’est pas clairement posée, le risque est de se faire bousculer. «Certaines personnes se rendent compte qu’ils se laissent complètement marcher dessus. D’autres, au contraire, sont surpris de voir que leur limite est placée très loin d’eux. Ils ne laissent pas la place à l’échange», révèle Frédéric. La séance se poursuit avec un temps de relaxation, avec ou sans cheval. J’ai choisi de le réaliser avec lui. D’abord excité par le fait d’avoir été isolé de ses congénères, Fiston trotte autour de nous, alors que nous avons les yeux clos. Au fur et à mesure que nous nous concentrons sur la voix du coach, il se calme. Il se rapproche de nous, curieux. Je dois imaginer être un arbre. Je me sens prendre racine. Fiston renifle mes pieds. Je sens mes branches s’épanouir. Fiston me chatouille les mains et les oreilles. Drôle de coïncidence ? «Le cheval est un miroir, capable de révéler notre état émotionnel», commente Frédéric.
Confiance et vulnérabilité : les éléments clés
La suite de la séance dépend de la personnalité de chacun. De ses envies, de ses objectifs, de ses craintes, de ses limites. «Nous avons tout un tas d’exercices», précise Sophie. Nous voilà dans la carrière Fiston et moi, reliés par une longe attaché sur son licol, que je tiens par la main. Des ateliers nous sont proposés : slalom, bâche au sol, barres que nous devons enjamber. «L’apprentissage est centré sur les zones de confort et de vulnérabilité, explique Sophie Perron. En total confort, il n’y a pas d’apprentissage. Il faut cependant apprendre à respecter son propre seuil de vulnérabilité pour ne pas se mettre en danger.» Je vais m’apercevoir que ma zone de vulnérabilité est parfois (souvent) plus proche que celle de l’intrépide Fiston, qui n’hésite pas à me faire comprendre quand je suis trop directive avec lui.
La longe est ensuite retirée. Seul le langage du corps nous relient lui et moi. Je ne lâche pas son regard. Avec mon bras je lui indique dans quelle direction je me dirige. Je cale mon rythme au sien pour qu’il me suive facilement. La connexion se fait. Nous sommes en confiance et nous franchissons les obstacles ensemble. Exactement ce que j’imagine dans mes relations avec mes collègues. Il suffit de trouver le bon moyen de leur expliquer.
Contacts : Frédéric Hibon, 06 43 87 37 07, frederic.hibon@outlook.fr ;
Sophie Perron, sophie.perron@queteetsens.fr