Conseil départemental : débat d'orientations budgétaires 2019
Le 17 décembre, le Conseil départemental de la Somme était réuni en session pour son débat d’orentation budgétaire 2019.
Si la fin d’année pour la collectivité territoriale rime traditionnellement avec le débat d’orientation budgétaire (DOB), moins classique est, cette année, le contexte, avec le mouvement des «gilets jaunes», qui touche tous les départements de France. Pas un seul discours, de la majorité en passant par l’opposition, n’a omis de mentionner cette actualité, qui illustre, selon elles, une crise majeure de la démocratie, voire même des institutions.
La majorité, par la voix de son président, Laurent Somon, a rappelé que «le rôle du Département, aux côtés du bloc communal, et au service des habitants de la Somme, est primordial». L’opposition, notamment par la voix de Francis Lec, président du groupe Somme à gauche, s’est, elle, associée à la colère des «gilets jaunes» et veut engager un combat commun pour répondre à l’urgence sociale, à la nécessité de concilier transition écologique avec justice sociale, à l’urgence pour le développement des territoires… Avant de demander un redéploiement du budget du Département. Et d’autant que ce quatrième débat d’orientation budgétaire de la majorité départementale est «quasi identique aux trois précédents, avec une petite variation au niveau des cartes et de la présentation, mais avec la même obsession : la réduction de la dette», tacle Blandine Denis du groupe Ecolos en Somme. Ou dit autrement, par Delphine Damis-Fricourt, présidente du groupe Génération.s, un débat d’orientation budgétaire de 580 pages, soit «une montagne qui a accouché d’une souris, et encore, je cherche la souris, et je ne l’ai pas encore trouvée». Il est donc grand temps, selon Nathalie Marchand, du groupe PCF, de «casser la tirelire pour répondre à l’urgence sociale», et de «changer de cap».
A chacun son cap
Pendant que l’opposition, chacune dans son créneau, demande à la majorité départementale de corriger sa copie et de jeter aux orties son programme «Refondation» pour répondre aux attentes des Samariens, en lâchant notamment les cordons de la bourse, le président Somon rappelle que c’est justement grâce aux efforts de gestion entrepris dans la première partie de son mandat qu’il est possible désormais de dégager des marges nouvelles pour agir.
La preuve ? «Notre budget primitif de fonctionnement sera en hausse et permettra de cibler les besoins des services d’aide à domicile et de valoriser les emplois les plus précaires d’aides à domicile dans le cadre des Cepom signés avec les organismes gestionnaires de l’Apa.» L’investissement aussi sera à la hausse, soit 11 % de plus, pour atteindre environ 80 millions d’euros. Au programme des investissements : la mise en place d’un fonds de soutien à la rénovation des Ehpad, un autre à l’innovation territoriale et aux bourgs dans le cadre de la redynamisation des bourgs et du maintien des services de proximité en milieu rural. Un nouveau laboratoire routier départemental sera mis en place et de nouveaux investissements seront faits pour la modernisation et la sécurisation des collèges. Le tout, sans augmentation des taux d’imposition départementaux, ni en 2019, ni durant le reste du mandat. La messe est dite ?