Contrats pluriannuels : MC Cain promet des discussions en 2013 avec le Gappi
Echos de l’assemblée générale du Gappi (producteurs livrant à McCain).
Plus de 150 agriculteurs se sont déplacés, le 7 février, pour assister à l’Assemblée générale du Gappi, le groupement des producteurs livrant à McCain. C’est au terme d’une récolte 2012 particulièrement compliquée que l’AG s’est tenue. Une année noire, durant laquelle la Commission des litiges de McCain a eu fort à faire.
Cette année, 80 dossiers ont été étudiés par la Commission. Composée d’administrateurs du Gappi et d’un représentant de McCain, le rôle de cette dernière est de gérer les problèmes de livraison (volumes ou qualité) rencontrés par les producteurs. Les inondations de la fin de l’année et les manques de rendements dans certaines parcelles ont empêché certains producteurs, du secteur côtier notamment, de livrer l’intégralité des volumes contractualisés avec l’industriel. «Quand la Commission des litiges doit travailler, ce n’est jamais bon signe, cela signifie que les producteurs n’ont pas pu honorer leurs engagements», avance Bernard Lebleu, administrateur du Gappi.
Éviter la double peine au producteur
L’industriel déplore un manque de pommes de terre de 30 000 tonnes, dont 6 000 t contractualisées restées en terre. De plus, des surfaces arrachées ont réservé de mauvaises surprises par rapport aux prélèvements effectués au moment du défanage.
Le travail de la Commission consiste à déterminer quel tonnage le producteur n’a pas pu livrer et éviter qu’il ne doive payer ce volume non livré à McCain. Le but est de réévaluer le tonnage que le producteur doit finalement livrer à l’industriel, en fonction des hectares qu’il est parvenu à récolter. Le raisonnement se fait variété par variété.
Bernard Lebleu précise que la Commission des litiges n’a pas pour vocation de régler tous les cas de litiges, comme ceux concernant les problèmes de plants par exemple. Elle existe avant tout pour aider les producteurs à gérer les coups durs.
Suite à cette intervention sur la Commission des litiges, les responsables professionnels régionaux et nationaux ont rebondi sur la prise en compte des risques climatiques.
Luc Châtelain, président de la Section pommes de terre de la Fdsea du Pas-de-Calais, regrette que d’une manière générale, les pertes de récolte liées aux problèmes climatiques ne soient pas mieux prises en compte dans les contrats. Patrick Trillon, président de l’Unpt, constate que «le ministre de l’Agriculture ne prend pas le problème à bras-le-corps et ne prend pas les mesures nécessaires pour que cette problématique puisse être discutée en interprofession». Concernant les sinistrés de la région, «depuis les discussions à Dunkerque lors du Congrès de Légumes de France, il ne s’est pas passé grand-chose», regrette-t-il. Au niveau économique, il faut apporter une lisibilité aux producteurs sinistrés, car les années difficiles s’accumulent pour certains, au regard des prix insuffisants de la campagne précédente».
Un geste de solidarité pour les sinistrés
Lors de l’Assemblée générale, les producteurs ont répondu «oui» à l’appel à la solidarité lancé par le Gappi, pour les producteurs sinistrés par les inondations. Le Gappi propose qu’un prélèvement de 10 € par hectare contractualisé soit effectué auprès de tous les producteurs McCain. Une somme qui sera ensuite répartie entre les producteurs sinistrés. En tout, ce sont 150 ha qui seraient concernés d’après la Commission des litiges.