Dans la forêt, des sapins, mais pas ceux de Noël
Face à la tentation de certains particuliers de se débarrasser de leur sapin de Noël en le déposant en forêt, l’Office national des forêts rappelle que la pratique est interdite.
Face à la tentation de certains particuliers de se débarrasser de leur sapin de Noël en le déposant en forêt, l’Office national des forêts rappelle que la pratique est interdite.
Une fois que le traditionnel sapin de Noël a servi à décorer la maison pendant les fêtes de fin d’année, il n’est plus véritablement un arbre au sens noble du terme, mais un déchet. Cela étant, il doit être considéré comme tel et n’a plus sa place en sous-bois. Parmi les solutions envisageables, la plus évidente consiste à le replanter. Pour cela, il faut néanmoins que le sapin soit encore entier, autrement dit avec ses racines. «Si le sapin est en pot, l’option la plus logique est de le replanter, mais dans les forêts publiques, c’est interdit…», prévient ainsi l’Office national des forêts.
Lorsqu’il a été coupé, le sapin ne peut plus en revanche être replanté. Il faut donc le jeter, mais pas à n’importe quel endroit ; ce que constate malheureusement l’ONF : «Après les fêtes, les sapins usagés jonchent souvent le sol des sous-bois.» Se débarrasser de son sapin en l’abandonnant dans les forêts domaniales est toutefois une infraction – de la même manière que pour tout autre dépôt -, passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 500 €.
Un bois pas comme les autres
Si l’ONF met ainsi en garde les particuliers, c’est parce que le mode de gestion des forêts publique n’autorise pas de grain de sable :
«Seuls les végétaux provenant de la forêt y ont leur place, prévient-on à l’Office. Tous les sapins et autres plantes vertes ou d’ornement ne doivent pas être abandonnés dans les espaces naturels.» Par ce rappel, l’ONF balaie également quelques idées reçues. Abandonner «son» sapin de Noël en forêt ne serait pas sans conséquence pour le milieu naturel : «L’accumulation des déchets végétaux, notamment les sapins, peut être nocive pour les sols forestiers. Les grandes épaisseurs d’aiguilles dues à l’addition des petits dépôts se décomposent très lentement, asphyxiant et acidifiant le sol localement.» Les quelques situations où le sapin s’est décomposé au fil du temps sont des exceptions : «Même si la transformation fonctionne bien, l’enrichissement du sol produit par le dépôt de déchets végétaux, issus de cultures, nuit à l’écosytème forestier.» Toujours d’après l’ONF, «cette introduction attire les espèces animales opportunistes comme le sanglier ou favorise le développement de plantes invasives». Pour résumer, conclut l’ONF, balancer son sapin de Noël dans la nature en pensant faire une bonne action, c’est croire au Père Noel, «et inutile pour la biodiversité».
À Amiens, on les transforme en paillage
À Fort-Mahon, des sapins dans les dunes
Une fois récupérés – l’opération court jusqu’au 19 janvier -, les sapins de Noël seront mis à l’abri pour sécher et se débarrasser de leurs épines. Ce n’est qu’une fois qu’ils auront perdu ces épines qu’ils pourront être acheminés vers le cordon dunaire, et participer ainsi à son renforcement.
La pratique est également répandue ailleurs sur le littoral français, et trouve même un relais auprès de l’Office national des forêts. Depuis 2016, en région Nouvelle-Aquitaine, plusieurs communes du littoral s’associent à l’ONF pour mener une opération de collecte et de recyclage des sapins. Sur son site web, l’Office y détaille la technique et la philosophie de la méthode qu’elle qualifie de «souple» pour l’entretien de ces milieux.