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De nouvelles mesures au Plan de soutien

Près de 295 millions d’euros supplémentaires au Plan de soutien à l’élevage, ont été annoncés par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, le 26 janvier.

Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture a annoncé le 26 janvier que 125 millions d’euros seront débloqués pour les secteurs porcins, laitiers et bovins, , en complément des 700 millions d’euros prévus au plan de soutien initial.
Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture a annoncé le 26 janvier que 125 millions d’euros seront débloqués pour les secteurs porcins, laitiers et bovins, , en complément des 700 millions d’euros prévus au plan de soutien initial.
© Xavier Remongin/Min.Agri.Fr

125 millions d’euros seront débloqués pour les secteurs porcins, laitiers et bovins, en complément des 700 millions d’euros prévus au plan de soutien initial, dévoilé au mois de septembre dernier, a annoncé le ministre de l’Agriculture, le 26 janvier, à Paris.
Ce nouveau montant se décline via trois outils, à savoir le fonds d’allègement des charges (50 millions d’euros), les cotisations MSA (50 millions d’euros) et l’année blanche (25 millions d’euros). Celle-ci sera étendue aux céréaliers des zones intermédiaires et aux producteurs de fruits et légumes.
En outre, le ministre a tenu à informer que les dossiers, qui devaient normalement être clos fin janvier, pourront désormais être finalisés au plus tard au mois de juin, rappelant qu’à l’heure actuelle 35 000 dossiers avaient été retenus.
L’offre excédentaire à l’échelle mondiale constitue la principale cause de la crise et de sa longévité. Les systèmes restent intimement liés. Ainsi, la surproduction laitière accompagnée de la faiblesse des prix a généré davantage d’abattage faisant augmenter les volumes de viande sur le marché.
Concernant la filière porcine, une consommation en berne cumulée à l’embargo russe a précipité la chute des cours. «Cette crise est une crise profonde de marché», souligne Stéphane Le Foll, qui a insisté sur le devoir de responsabilité de chaque acteur. A ce titre, le ministre a mis en avant des dispositifs de soutien non utilisés par les industriels. «Je les appelle à utiliser tous les systèmes qu’on a mis sur la table. Concernant l’abattage/découpe, seuls 12 millions d’euros sur 50 millions d’euros ont été investis. Il y a beaucoup à faire.»
Même constat concernant le stockage privé. La France n’en a utilisé qu’un peu plus de 2 000 tonnes sur les 90 000 tonnes stockés en Europe. «La Commission envisage de stopper ces mesures», met en garde le ministre.
Par ailleurs, Stéphane Le Foll déplore l’absence d’interprofession qui fonctionne correctement dans les secteurs laitiers et porcins. «J’essaie de maintenir celle de la viande bovine», précise-t-il.

Indemnisation FCO
Les autres mesures annoncées concernent le déblocage de 35 millions d’euros d’indemnisation relatifs à la Fièvre catarrhale ovine (FCO), dont 31 millions d’euros iront directement aux éleveurs du grand bassin allaitant. «Le temps que la vaccination se mette en place», indique le ministre. Les 4 millions d’euros restant seront octroyés aux commerçants à bestiaux affectés par la crise.
De plus, sur le volet «sécheresse de l’été 2015», Stéphane Le Foll a rappelé que vingt-deux départements ont d’ores et déjà été reconnus en «calamités sécheresse». Une mission d’expertise est en cours dans les régions et devra rendre un rapport fin février avant le Salon de l’agriculture pour éventuellement qualifier d’autres zones.
Sur la question de l’étiquetage, le ministre a également annoncé, sous la pression de la FNSEA, la proposition d’un décret pour l’étiquetage. «Puisque c’est une demande forte du syndicat majoritaire, je proposerai un décret en conseil d’Etat, puis à la Commission européenne pour notification», prévenant au passage que cela risquerait de prendre deux ans et de ne voir apparaître sur l’étiquette que le critère «abattu» et non pas «né/élevé/abattu». Selon lui, la démarche «Viande de France» doit être encouragée.
Dernier point relevé, une avance de trésorerie de 500 millions d’euros en avril 2016 a également été annoncée pour les mesures agro-écologiques, le paiement assurance-récolte, l’agriculture biologique et les aides couplées végétales.

Un Fonds pour la filière palmipède
130 millions d’euros seront versés aux éleveurs et accouveurs pour compenser l’impact du «vide sanitaire» appliqué depuis le 18 janvier dans le département du Sud-Ouest. Un calendrier d’assainissement va être mis en œuvre dans un but de reprise de l’élevage prévu pour début mai, «avec des cannetons et volailles sains», insiste le ministre.
Concernant les élevages liés aux circuits courts, une indemnisation spécifique leur sera attribuée sans précision complémentaire.
Par ailleurs, le ministre souhaite mobiliser un dispositif d’activité partielle et d’aide à la formation pour compenser les arrêts techniques. Au sujet des contrats commerciaux signés ou en cours, Stéphane Le Foll rappelle «un cas de force majeure» et appelle à la non-sanction si les contrats ne sont pas honorés. La date du 29 février pour les négociations commerciales devra être reportée, indique t-il. «Chaque semaine coûte cher», a pour sa part déclaré Christophe Barrailh président du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog). Aussi, pour remettre d’aplomb la filière avec des nouveaux critères sanitaires, des investissements seront cofinancés par l’Etat à hauteur de 220 millions d’euros sur cinq ans.

Xavier Beulin soutient les manifestations

Alors que les manifestations dans l’Ouest se multiplient depuis quelques jours, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a apporté «son appui total» aux actions des éleveurs sinistrés par la crise. S’agissant du plan annoncé le 3 septembre dernier par Manuel Valls, «il doit se mettre en œuvre beaucoup plus vite et être complété». Pour Xavier Beulin, Stéphane Le Foll devrait être aussi plus convaincant à Bruxelles. «Il y a des dispositifs qui existent à Bruxelles, il faut les utiliser», a-t-il observé. Pour sa part, il a indiqué qu’il allait prendre un certain nombre d’initiatives, notamment avec «nos partenaires de la grande distribution». L’idée est de faire remonter aux éleveurs les dizaines de centimes qui se baladent dans la filière, quand on sait que les prix à la consommation n’ont pas bougé en 2015 alors qu’ils se sont effondrés à la production.

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