Derrière la victoire de Gidole, un engagement familial
Installé à Aubvillers, Bertrand Derly a remporté le prix «Grande championne» de la première édition du E-Montdidier Show avec une vache baptisée Gidole. L’éleveur revient sur sa préparation particulière réalisée par son fil Julien.
Installé à Aubvillers, Bertrand Derly a remporté le prix «Grande championne» de la première édition du E-Montdidier Show avec une vache baptisée Gidole. L’éleveur revient sur sa préparation particulière réalisée par son fil Julien.
Le format inédit du dernier concours de la foire de Montdidier n’a pas rebuté Bertrand Derly dans sa participation, bien au contraire. S’il n’a pu se tenir en présentiel, en raison du contexte sanitaire qui a contraint les organisateurs de la foire agricole de Montdidier à l’annuler, l’association Prim’Holstein 80 proposait en effet un événement sous une forme différente : un concours de présentation d’animaux à partir de vidéos réalisées par les éleveurs eux-mêmes. Bertrand Derly l’assure : «L’idée était très bonne. On a vu des éleveurs y participer alors qu’ils n’y seraient pas venus autrement.» Quant à lui, il explique avoir «toujours participé au concours de Montdidier», comme à d’autres concours : victoire en 2015, participation la même année au Concours général agricole de Paris… Pour le E-Montdidier Show, il a d’abord sélectionné Gidole, une vache en première lactation. Et bien lui en a pris puisqu’elle a décroché le titre de «grande championne». «La vache qui a gagné cette année à Montdidier s’inscrit dans la même lignée que celles qui se sont illustrées auparavant», témoignait l’éleveur en ce début de semaine. Le père de ces championnes a un nom bien connu parmi les taureaux de la race Holstein : Atwood. Le second animal présenté par la famille Derly lors de ce E-Montdidier Show s’appelle Partante, une génisse qui s’est classée troisième de sa section.
Une lignée remarquable
Pour Bertrand Derly, cette nouvelle récompense fait évidemment plaisir : «C’est la récompense du travail de sélection que l’on fait depuis vingt ans en cherchant à la fois une bonne morphologie et de la productivité.» L’éleveur explique attacher au moins autant d’importance à l’un comme à l’autre critère : «Quand on trait, autant avoir de beaux animaux devant soi. Déjà toute jeune, elle se démarquait par sa finesse et sa mamelle.» Avec une production quotidienne d’environ 27 litres, Gidole «n’est pas plus productive que les autres, mais elle représente le genre de vaches qu’on souhaiterait multiplier, même si ce n’est pas simple, sourit son propriétaire. Et puis c’est aussi une motivation supplémentaire pour les jeunes». Julien, le fils de Bertrand, âgé de quinze ans, acquiesce. Élève en seconde au Lycée agricole du Paraclet, c’est lui qui s’est occupé de la préparation des deux vaches que l’élevage Derly a présenté lors du E-Montdidier Show : lavage, tonte, marche au licol, et enfin réalisation d’une vidéo. Si l’adolescent n’a pas encore d’idée précise sur ce que sera son futur métier, il explique être «passionné par les vaches laitières et les concours». Bon sang ne saurait mentir, Bertrand Derly a débuté sa carrière en tant qu’agent chargé du contrôle laitier, avant de s’installer en 2001. «Quand je me suis installé, je n’avais que douze vaches. J’ai agrandi le troupeau progressivement, jusqu’à avoir une cinquantaine d’animaux aujourd’hui.» Son épouse Nathalie l’a rejoint sur l’exploitation en développement un atelier de transformation du lait.
Réussir à concilier sélection et transformation
Un tiers de la production laitière du troupeau est aujourd’hui valorisée sur la ferme. La clientèle des Délices de Nathalie – sa marque – est large puisqu’il se compose de grandes surfaces, de magasins spécialisés, de particuliers qui achètent directement à la ferme et depuis récemment grâce à un distributeur automatique. «La transformation prend beaucoup de temps», constate Bertrand Derly, toutefois satisfait de rendre cette activité n’a pas terni la performance de son troupeau : «Réussir à concilier une transformation de qualité avec la sélection n’est pas facile parce que les deux prennent du temps, mais on s’en sort plutôt bien.» Avec ses résultats lors du dernier E-Montdidier Show, l’élevage Derly le prouve. Quant à l’activité de transformation, Bertrand et son épouse Nathalie ont prévu d’agrandir prochainement leur atelier de fabrication où ils emploient trois salariés.