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Betteraves
Des betteraves bios promises à 116 €/t

  Dans les Hauts-de-France, la SAS coopérative « La fABrique à sucres » cherche 200 hectares de betteraves bios dès les semis 2024 pour amorcer le lancement d’un projet de micro-sucrerie.

Le projet de micro-sucrerie bio doit donner l’opportunité à des agriculteurs comme Sébas- tien Lemoine, installé dans le Cambrésis et président de la SAS «La fABrique à sucres» et Jérôme Hochin, producteur bio à Fosseux (62) de valoriser autrement leurs betteraves.
© Bio en Hauts-de-France

Le premier semestre 2023 est «décisif». C’est en effet pendant cette période que les porteurs d’un projet de création d’une micro-sucrerie dans les Hauts-de-France doivent finaliser l’acquisition d’un terrain et recueillir les premières souscriptions d’agriculteurs. Le 15 février dernier, à Saint-Laurent-Blangy (62), ils étaient une vingtaine à écouter les explications de Sébastien Lemoine, le président de la SAS «La fABrique à sucres» – il est lui-même agriculteur bio à Gouzeaucourt (59) – complétées par Bio en Hauts-de-France sur ce projet ambitieux. Le concept ? Installer dans la région d’Europe où il se plante le plus de betteraves une usine de petite taille capable de transformer en sucre des betteraves cultivées selon le cahier des charges de l’agriculture biologique. «L’idée n’est pas de miniaturiser ce qui existe déjà, expliquait pourtant il y a quelques jours Sébastien Lemoine, mais de développer un outil adapté». Et de proposer ainsi au marché des particuliers comme de l’agroalimentaire un sucre «différent», puisque non raffiné, issu d’un procédé breveté.
En Allemagne, M. Lemoine et les premiers associés de «La fABrique à sucres» ont visité plusieurs installations avec un regret : n’y trouver que des unités qui fabriquent du sirop de betteraves. «Le problème, détaille l’agriculteur, c’est que le marché est assez limité pour ce genre de produit. Nous avons voulu aller à l’étape d’après, qui est la cristallisation». C’est donc en 2022 que s’est créée «La fABrique à sucre», avec élaboration d’un plan de R&D et d’un business plan. Des tests dans une halle technologique ont également été réalisés pour obtenir des premiers échantillons à présenter à de futurs clients.

200 hectares recherchés pour 2024

Alors que le choix de l’implantation territoriale est «une question de jours», la mise en service de la micro-sucrerie est espérée pour la fin de l’année 2024. Dans les trois ans suivant sa mise en fonctionnement, elle ambitionne de transformer environ 400 hectares de betteraves bios pour une production de 2 200 tonnes de sucre complet. «Cela restera une petite production», souligne M. Lemoine. Et d’ajouter que si la demande venait à exploser, «nous nous intéresserons à la construction d’autres unités comparables, dans de nouveaux territoires». Pour la campagne 2024, ce sont 200 hectares de betteraves qui sont recherchés. «La fABrique à sucres» mise sur un rendement de base des betteraves livrées compris entre «45 et 50 tonnes par hectare». La campagne de transformation devrait quant à elle démarrer autour du 15 octobre, jusqu’à fin décembre. Le sucre produit pourrait quant à lui être vendu sous deux conditionnements : en paquet d’un kilo pour le marché des particuliers, et en sac de 25 kilos pour une utilisation professionnelle.

Engagement de 5 ans

Pour rejoindre le projet, il faut adhérer à l’organisation Bio en Hauts-de-France (50 €), souscrire des parts sociales – l’engagement requis est de 25 parts à 100 € par hectare, soit 2 500 € –, s’engager pour une période de 5 ans, et convertir 100% de la SAU de l’exploitation en bio dans les 5 ans suivant l’engagement. La taille des parcelles engagées devra être comprise entre 1 et 5 hectares, «de manière à permettre à un maximum de producteurs de rejoindre le projet», mais aussi de maîtriser l’enherbement. Même si le sujet fait d’ores et déjà débat, l’irrigation sera interdite. Une implication humaine est enfin demandée dans le fonctionnement de la SAS, via ses commissions. Pour «La fABrique à sucres», le montant de l’investissement est estimé à 12 millions d’euros.

Un prix minimum garanti

Au-delà de la faisabilité et de l’opportunité du projet, le sujet qui a focalisé les attentions est sans aucun doute celui de la rémunération des betteraves. «La fABrique à sucres» avance en effet un prix «minimum» de 116 € par tonne. «En 2016, quand nous avions échangé avec des industriels autour de la betterave bio, nous avions défendu le principe selon lequel le prix des betteraves bios ne devait être inférieur à 100 € par tonne», rappelle Sébastien Lemoine. L’objectif de marge présente par «La fABrique à sucres» est de 2 000 €/ha, avec un coût de production compris «entre 3 300 € et 4 200 €/ha». Le prix annoncé aujourd’hui de 116 €/t tient néanmoins compte de plusieurs critères, dont une prime «qualité» de 25 €/t et une prime «sociale» de 15 €/t. En ce qui concerne cette dernière, il s’agit d’une innovation à laquelle Sébastien Lemoine semble particulièrement attaché : «L’idée de cette prime, a-t-il indiqué, c’est de favoriser ceux qui vont embaucher de la main d’œuvre. Le producteur qui emploiera des salariés pour désherber ses betteraves bénéficiera de la prime sociale par rapport à celui qui utilisera un robot, par exemple». Car en plus d’être local et bio, le sucre de «La fABrique à sucres» se veut aussi «équitable».

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