Des magasins en circuits courts estampillés Bienvenue à la ferme
Après les expériences fructueuses de trois magasins pilotes, les chambres d’agriculture veulent déployer
la marque Bienvenue à la ferme en franchise de magasins.
Après les expériences fructueuses de trois magasins pilotes, les chambres d’agriculture veulent déployer
la marque Bienvenue à la ferme en franchise de magasins.
Les circuits courts ont connu un vrai effet de mode pendant le premier confinement. «Et cette mouvance continue, affirme Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture (APCA). Cependant, il n’est pas évident d’aller chercher du fromage d’un côté, puis des fruits d’un autre, et ainsi de suite. Il fallait trouver une solution pour remédier à cette problématique.» Ainsi, l’APCA annonçait, le 12 octobre, le lancement du réseau de magasins sous l’enseigne Bienvenue à la ferme, une marque jusque-là positionnée sur la labellisation de magasins de vente à la ferme ou de producteurs, de marchés de producteurs ou encore de drives fermiers.
Le projet est porté par la société Fermes and Co, détenue par l’APCA (34,8 %), Normandie Seine Participation (19,94 %), Crédit agricole Bretagne Participations (12,89 %), Banque Populaire Grand Ouest (11,5 %), Banque Populaire Val de France (11,5 %) et la fondation Avril (9,3 %). Son concept : «Pouvoir rendre accessibles les produits fermiers aux consommateurs avec une offre globale, explique Jean-Marie Lenfant, président délégué Bienvenue à la ferme et président de Fermes and Co. On doit pouvoir y venir faire ses courses alimentaires de A à Z.» Et pour les producteurs : «Apporter des débouchés durables en s’appuyant sur la marque connue et reconnue Bienvenue à la ferme.»
Favoriser le local
Concrètement, le cahier des charges de ces nouveaux magasins «franchisés» s’articule autour de quatre axes : une offre variée et complète, sous un seul toit, qui favorise les circuits courts (un seuil de 80 % au minimum a été évoqué), le respect de la saisonnalité des produits, la préférence pour la proximité et au moins la moitié de produits de producteurs du réseau Bienvenue à la ferme. Une condition est également requise pour les producteurs qui voudraient voir leurs produits y être commercialisés : ouvrir les portes de leurs fermes au public deux fois par an.
Les gérants de magasin pourront être des agriculteurs, mais pas seulement. «Cela peut être des commerçants, des entrepreneurs du territoire, des personnes en reconversion professionnelle», décrypte Patricia Sijilmassi, directrice générale de Fermes and Co.
Le droit d’entrée est fixé à 20 000 € HT pour une création de magasins, et à 10 000 € pour les commerçants évoluant déjà sur le marché des produits vendus en circuit court. À cela s’ajoute une redevance d’exploitation indexée sur le chiffre d’affaires à hauteur de 2,6 %. «Côté chiffre d’affaires annuel, un magasin est en mesure de réaliser entre 3 500 et 9 000 € par m2. Nous estimons qu’il y a facilement le potentiel entre 300 et 400 magasins en France», souligne Patricia Sijilmassi.
Cent magasins d’ici cinq ans
Trois magasins pilotes, Saveurs de Normandie (Ménilles, Eure), Le Champ des saveurs (Craon, Mayenne) et La ferme de sous la ville (Lantic, Côtes d’Armor) sont déjà opérationnels. «Un quatrième point de vente devrait ouvrir ses portes en janvier à Argentan (Orne) et une dizaine de projets sont dans les tuyaux, et déjà bien avancés», se félicite la spécialiste du commerce en réseau. «Notre objectif est d’ouvrir une centaine de magasins dans les cinq prochaines années», ambitionne-t-elle.
«Grâce au développement des circuits courts, nous ramenons de la valeur au producteur, du sens à nos métiers et nous recréons du lien avec le consommateur», acquiesce Sébastien Windsor, président de l’APCA, que ce projet «rend très fier».
Fermes and Co en chiffres
10 magasins en projet (cent d’ici cinq ans)
4 profils de propriétaires : producteurs, commerçants, professionnels du commerce en réseau, salariés en reconversion
120 à 350 m2 de surface moyenne
3 500 à 9 000 €/m2 de chiffre d’affaires
80 % de produits en circuits courts, et 50 % de producteurs du réseau : c’est ce qu’impose le cahier des charges
+ 20 % de rémunération pour les agriculteurs estimés