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Doper l’envie de Somme en créant du lien entre professionnels

Travailler ensemble pour proposer aux touristes une offre complète, et leur donner envie de revenir dans la Somme : c’est ce que propose
le Département aux professionnels du secteur. Une table ronde était organisée ce 23 avril.

Pour François Bergez, directeur de Somme tourisme, «chaque site doit être une porte d’entrée vers le territoire».  Pourquoi pas proposer une visite de la cité souterraine de Naours un jour de pluie ? 
Pour François Bergez, directeur de Somme tourisme, «chaque site doit être une porte d’entrée vers le territoire». Pourquoi pas proposer une visite de la cité souterraine de Naours un jour de pluie ?
© Cité souterraine de Naours

Le secteur du tourisme, et les 560 emplois qu’il représente dans la Somme, trinque particulièrement de la crise sanitaire, c’est un fait. «Nous devons aujourd’hui aller de l’avant. La Covid-19 a fait émerger de nouvelles tendances de consommation touristique et nous devons accompagner les professionnels pour y répondre au mieux», introduisait François Bergez, directeur de Somme tourisme, lors d’une table ronde entre le Département et les acteurs du tourisme ce 23 avril. 

La Somme, très rurale, a une carte à jouer, car la clientèle française semble avoir envie de se mettre au vert, cherchant le calme et la quiétude qu’offre l’agrotourisme. Pour Stéphane Haussoulier, président du Département, les professionnels locaux ne pourront tirer profit de cette tendance que s’ils parviennent à travailler ensemble. «La destination Somme est forte des complémentarités de chacun. Parler de la Baie de Somme Nord sans parler de la Baie de Somme Sud n’a pas de sens. Plus largement, parler de la Baie de Somme sans parler des hortillonnages d’Amiens et de l’Historial de la Grande guerre de Péronne n’a pas de sens», illustre-t-il. Le besoin d’avancer main dans la main pour booster l’attrait du territoire est d’autant plus fort que les JO de Paris 2024 devraient attirer des touristes dans les départements voisins. 

Pour «doper l’envie de Somme», le Département a mis en place un premier outil intitulé «la Somme vous invite», soit 80 € remboursés à toute personne (ou foyer) qui séjourne au moins deux nuits dans la Somme, dans un hôtel, un camping, un gîte ou même un AirBNB, entre le 1er avril et le 30 juin. Un budget total de 800 000 € a été débloqué. À cela s’ajoute des aides de soutien aux professionnels touchés par la crise. «Nous aimerions maintenant développer une politique de sites et d’équipements phares du territoire dans le cadre du Schéma départemental de développement touristique 2019-2022.» La parole était donc aux professionnels du tourisme. 

 

Cajoler les touristes

Tous sont emballés par l’idée de plus de cohésion. «Les hôteliers locaux ont du mal à travailler ensemble. Ils ont des relations de concurrents plutôt que de collègues. Il faudrait lever les strates, car les touristes ont besoin d’être cajolés, d’être conseillés pour les visites, les bonnes tables…», témoigne Christophe Duprez, président de l’UMIH de la Somme (Union des métiers de l’hôtellerie et de la restauration). Pour François Bergez, «chaque site doit être une porte d’entrée vers le territoire. Pour cela, les accueillants doivent être formés à conseiller les touristes. Quelle activité en famille un jour de pluie ? Quel lieu insolite ?» Le directeur de Somme tourisme propose l’organisation d’un Educ’tour, soit des visites entre professionnels. «On ne parle jamais mieux d’un endroit que l’on a découvert soi-même.» 

Le travail doit se faire avec les demandes des clients en tête. «Il va falloir prendre en compte des nouvelles attentes des touristes, ajoute Carole Bizet, présidente des Gîtes de France de la Somme. Ils veulent des horizons, de l’espace. Ils ne veulent plus de tourisme de masse, mais des activités plus individualisées.» Pour Bruno Dalle, directeur général des services du Syndicat mixte Baie de Somme Grand littoral picard (SMBS-GLP), il s’agit aussi de parvenir à prolonger la saison touristique cet automne. «L’été dernier, en Baie de Somme, nous avons franchi le seuil maximum en termes d’accueil de touristes, d’où l’intérêt d’inciter les gens à profiter de l’arrière-pays. Mais nous devons dès maintenant préparer l’arrière-saison, avec l’accueil de séminaires et d’écoles si la situation le permet. Il faudra aussi réussir à aider les porteurs de projets, dont les investissements seront structurants pour profiter de l’effet Paris 2024.»

 

La qualité avant tout

Ce «dopage» de destination Somme ne doit cependant pas se faire au détriment de la qualité. «Nous avons effectivement connu une affluence extrême en Baie de Somme cet été et nous ne pouvions pas toujours suivre comme nous le souhaitions. Ça s’est ressenti dans les évaluations clients», avoue Maurice Testu, président du Chemin de fer de la Baie de Somme. «Il s’agit de recruter tôt et plus nombreux pour éviter les déceptions», approuve Laurent Pruvot, président de la fédération départementale de l’hôtellerie de plein air. Les professionnels se réuniront dès que les destructions liées à la crise sanitaire seront levées pour concrétiser leurs dires.

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