Economie : les vins bio affichent leur bonne santé
Dans la famille bio, les vins connaissent une progression sans précédent. Retour sur les indicateurs de ce succès à Millésime Bio.
en sept ans.
«L’agriculture bio française est en progression toutes filières confondues, et le dynamisme régional de l’Occitanie n’est pas étranger à ce développement», s’est félicité Gérard Michault, à l’occasion de Millésime Bio, à Montpellier. En préambule à la conférence sur le marché des vins biologiques, le président de l’Agence Bio a rappelé les bons résultats du bio avec des surfaces cultivées (AB + conversions) qui, avec 1,7 million d’hectares en 2017, ont fait une progression de 15,6 % par rapport à 2016. «Il y a un peu plus de 36 500 exploitations bio, et on devrait passer le cap des 40 000 en 2019. Quant aux objectifs du Plan ambition bio 2022, qui fixent 15 % de SAU en bio, ils sont envisageables», s’est réjoui Gérard Michault, qui a insisté sur le souhait de l’Agence Bio de relier l’agriculture bio à la biodiversité.
La bonne santé du bio passe aussi par ses bons résultats économiques, grâce à une consommation en produits bio qui a généré huit milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2018, et qui pourrait afficher une progression à neuf milliards d’euros en 2019. Avec 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires, les vins bio ne sont pas en reste, ils ont même triplé leurs ventes en sept ans. En valeur, le vin compte pour 12 % de la consommation de produits bio dans les ménages, devant les fruits et légumes (10 %), mais derrière l’épicerie (23 %).
Viticulteur bio à Saint-Saturnin, dans l’Hérault, depuis 2000, Virgile Joly ne cache pas aujourd’hui sa satisfaction. «A l’époque, personne voulait entendre parler de vin bio. Aujourd’hui, le marché nous soutient, et tous les indicateurs sont au vert.»
Les vins bio progressent à l’export
Les surfaces du vignoble cultivé en bio ont progressé de 11 % en 2017, pour atteindre 78 502 ha et 10 % environ du vignoble en France. La seule région Occitanie ne compte pas moins de 28 642 ha, soit 36,5 % des surfaces viticoles bio françaises. Pour les quelque 5 835 exploitations viticoles françaises, l’avenir est au beau fixe, avec cependant un bémol lié à la moyenne d’âge des viticulteurs bio, qui affiche cinquante-cinq - soixante ans, et qui reste un handicap, selon Patrick Guiraud. «Cette pyramide des âges ne nous est pas favorable», a insisté le président de Sudvinbio.
Quant au marché, il a affiché un taux de croissance annuel moyen en France de 16,8 % en volume sur la période 2012-2017. Sur cette même période, les achats de vins bio par les ménages ont été multipliés par cinq pour une valeur estimée à 958 millions d’euros en 2017. Malgré un panel de circuits diversifiés, selon Florence Méa, directrice adjointe de l’Agence Bio, «les ménages ont une préférence pour les circuits courts, car 42 % des ventes de vins bio sont réalisées en vente directe et 21 % dans les magasins spécialisés. Les cavistes (20 %) et les GMS (17 %) se partagent les autres parts de marché».
En bio, la vente directe est plus importante pour le vin que pour les autres produits tels que les fruits et légumes, et les restaurateurs qui proposent des vins bio ont généralement cinq références. Enfin, avec 2,2 millions d’hl mis en marché en 2017, dont 0,56 Mhl par les coopératives, les vins bio évoluent sur une courbe de croissance.
La bonne santé de la filière des vins bio s’exprime également à l’export avec des ventes qui ont progressé de 12 % en volume et de 1 % en valeur en 2017. L’Allemagne, les Etats-Unis, l’Afrique et la Norvège sont parmi les principaux pays animateurs de cette progression des vins bio français à l’export.