Elevage : ce que peuvent apporter les légumineuses fourragères ?
Depuis maintenant plusieurs années, les éleveurs et l’ensemble des conseillers agricoles sont séduits par ce que peuvent apporter les légumineuses, tant en matière d’agronomie que pour les animaux.
Vous avez dit légumineuses ou fabacées ? Les légumineuses fourragères répondent à de nombreuses préoccupations actuelles d’éleveurs tels que la santé animale, la réduction des intrants, la sécurité alimentaire et le souhait de se rapprocher de l’autonomie fourragère. Pour bénéficier au maximum des légumineuses, il est essentiel de connaître la biologie de chacune d’entre elles. Que ce soit le système d’exploitation ou la parcelle, il y a toujours une légumineuse qui convient.
Fabacée est le nom que porte aujourd’hui la famille des légumineuses. Pour choisir l’espèce parmi les fabacées prairiales, les questions à se poser concernent essentiellement le type de sol, le mode d’utilisation ou d’exploitation de la plante et l’éventuelle association avec d’autres espèces, notamment les graminées prairiales.
Une légumineuse pour quel sol ?
Le sol de chaque parcelle se caractérise par son hydrologie. Est-il humide ou sain l’hiver ? Est-il séchant ou reste-t-il frais l’été ? Il faut également évoquer le pH. D’une façon générale, les légumineuses aiment les sols aérés qui favorisent l’activité des rhizobiums. Ce sont ces bactéries, vivant en symbiose sur les racines des légumineuses, qui fixent l’azote de l’air présent dans le sol et qui va profiter à la plante.
Le mode d’exploitation peut être le pâturage exclusif, la fauche exclusive ou l’alternance fauche-pâturage. Au pâturage, les légumineuses doivent être associées à des graminées. En sol séchant, on peut envisager le lotier, la minette. On peut aussi envisager l’utilisation de luzerne de type sud dont les bourgeons plus horizontaux résistent mieux aux piétinements. Ces types sud sont malgré tout utilisables dans le nord de la France.
En sol frais pâturé, l’espèce que l’on peut qualifier de «moteur de la prairie» est le trèfle blanc, dont la valeur alimentaire et l’appétence en font le champion toute catégorie ! Dans les prairies pâturées plus humides, le trèfle hybride et le trèfle de Michelli sont plus adaptés.
Pour la fauche, les légumineuses peuvent être utilisées en pur ou associées à des graminées. En sol séchant et profond, c’est, bien sûr, la luzerne qui est la solution, mais aussi le lotier, s’il est associé à des graminées. En sol frais, la luzerne est aussi utilisable, de même que le trèfle violet. En sol humide, le trèfle violet est l’espèce la mieux adaptée.
Il est important de préciser que même si l’usage du trèfle blanc est le pâturage, il peut être utilisé en plante compagne, de renfort dans les prairies de fauche ou d’alternance fauche-pâture. Le choix de la variété est, dans ce cas, essentiel en choisissant des types géants.
Dans les sols pauvres, peu profonds, deux espèces permettent une valorisation des parcelles. Ce sont le sainfoin et la minette.
Et les légumineuses annuelles ?
Il ne faut pas oublier les légumineuses annuelles qui sont utilisables soit en interculture multi-service (agronomique, cynégétique, mellifères), soit en cultures dérobées fourragères. Deux légumineuses dominent pour ces deux situations : le trèfle incarnat, qui résiste à l’hiver et le trèfle d’Alexandrie qui, lui, est gélif. L’incarnat gazonne à l’automne et ne convient alors qu’au pâturage, puis monte et fleurit au printemps. Il peut alors être fauché ou pâturé. Le trèfle d’Alexandrie monte dès l’automne et peut alors être fauché ou pâturé, parfois deux fois avant l’hiver. Il faut préciser que ces trèfles ne sont pas météorisants et peuvent donc être pâturés sans risques.
Au sein de ces espèces, il y a des variétés et, chez certaines d’entre elles, comme la luzerne, le trèfle violet et le trèfle blanc, de multiples critères variétaux les différencient.
Les sites www.prairies-gnis.org et www.herbe-book.org sont à la disposition de tous pour transmettre l’information sur les espèces et les variétés.