En immersion avec les longeurs de Cayeux-sur-Mer
Né dans le Nord, le longe-côte fait de plus en plus d’adeptes en Picardie. À Cayeux-sur-Mer, un club a été créé il y a quatre ans, et compte déjà quatre-vingt adhérents. On a testé pour vous.
Né dans le Nord, le longe-côte fait de plus en plus d’adeptes en Picardie. À Cayeux-sur-Mer, un club a été créé il y a quatre ans, et compte déjà quatre-vingt adhérents. On a testé pour vous.
De l’eau au-dessus du nombril, à l’aide de ses mains et de grandes enjambées, nous voilà partis pour une marche de près de 2 km en mer, le long des célèbres cabines de plage de Cayeux-sur-Mer. «Ça revient à parcourir le triple sur terre», note Jérémy, l’animateur. Pas de quoi décourager les sportives du jour – il n’y avait que des femmes ce 22 juin – dont Catherine, la locale, qui vient pratiquer le longe-côte au moins une fois par semaine. «L’eau est mon élément. Après une séance, je me sens tellement bien», partage-t-elle.
Voilà quatre ans que le club de la Rando caouaise existe. Son succès a été immédiat. Il est né de la volonté de Suzanne Dieudonné, alors tout juste retraitée, venue s’installer sur la côte. «J’ai rencontré des groupes de pratiquants qui venaient régulièrement d’Amiens, et ils m’ont initiée. Je leur ai demandé pourquoi il n’existait pas de club à Cayeux. Ils m’ont répondu que c’était parce que je ne l’avais pas encore créé.» Suzanne prend les longeurs au mot. «En six mois de temps, avec l’aide de la Fédération française de randonnée, le dossier était monté. Cinquante personnes étaient présentes lors de notre première assemblée générale. Nous comptons aujourd’hui quatre-vingt adhérents.» Le club se veut «cool et ouvert à tous». Les séances programmées sont plus ou moins physiques, adaptées aux envies de chacun. «On monte même une section santé, adressée aux personnes en convalescence, qui portent une prothèse ou en rémission de cancer par exemple. Il n’y a aucune raison de ne pas marcher dans l’eau.»
Composer avec la marée
À Cayeux, les longeurs doivent composer avec les marées, faute de galets. «On est obligé d’attendre marée basse pour pouvoir marcher à plat sur le sable.» Ce mercredi, rendez-vous était donné à 13 h à la base nautique. Catherine préfère les séances à la fraîche, tôt le matin ou en fin de journée. «C’est une question de luminosité. Et puis la mer est plus calme, car le vent est moins fort.» Il n’empêche que la séance était des plus agréables. Première étape : s’équiper. «Le plus difficile, dans l’histoire, c’est d’enfiler la combinaison», rit Suzanne.
Une fois sur la plage, place à l’échauffement sur le sable : chevilles, bassin, épaules… C’est aussi l’occasion de faire connaissance. «On se connait presque tous. Aujourd’hui, c’est une séance de remise en forme, alors on papote beaucoup. Mais les pendant les séances cardio, on est concentré !» Une fois dans l’eau, il faut avancer suffisamment pour avoir de l’eau au-dessus de la taille. «Plus bas, ça tire sur le dos.» Dès les premiers pas, la force de résistance de l’eau se fait sentir. «Hé oui, c’est du sport», me rappelle-t-on. La coordination des mouvements est indispensable. «Il faut fonctionner en diagonale. Le pied droit avance en même temps que la main gauche et inversement.» Nous formons une longe, les unes derrière les autres, et nous fonctionnons en relais. Au bout de vingt pas, la première lève le bras, se décale sur le côté pour se replacer à la queue. «Celle de devant a la place la plus difficile. Derrière, on est aspiré par l’eau.»
Ce mercredi, les conditions sont optimales. Soleil, 27°C, mer calme. Un phoque nous fait même le plaisir de sa présence. Le curieux s’approche à quelques mètres seulement. «Parfois, les vagues sont tellement grosses que nous ne pouvons pas pratiquer. Il est impossible de rester debout.» La pluie et le froid n’arrêtent en revanche jamais les longeurs. «On est bien équipé, avec des combinaisons intégrales et des cagoules. Seul notre visage est à l’air libre.» Cette combinaison en néoprène offre d’ailleurs une certaine sécurité à la pratique. «Elle nous fait flotter. Certaines personnes, qui ont peur de se baigner en mer, prennent confiance grâce à elle et à l’encadrement», assure Jérémy.
Cette séance était la première pour Marylène. La vacancière, originaire du Nord, a toujours eu horreur de s’allonger sur la plage, mais l’apprécie plus sportivement. «C’était génial. Je n’étais jamais allée aussi loin en mer», se réjouit-elle. Allez, à l’eau !
Des champions de France samariens
Cette année, le championnat de France avait lieu à Sangatte, près de Calais (62), face au chenal d’accès des ferries transmanche, le week-end des 4 et 5 juin 2022. La Somme s’y est illustrée : malgré sa petite taille, le Longe c’Ault, club d’Ault, a remporté quatre médailles. Jocelyne Dubus, sa présidente, s’impose en master 4 dans le 50 m pagaie double et termine deuxième en 50 mètres pagaie simple. Licencié à Fort-Mahon (Somme) mais formé au club où il revient s’entraîner, Robin Revillon, en catégorie junior, termine deuxième dans le 200 m mains nues et troisième dans le 50 m pagaie double.
Le Galet d'Or, une expérience originale
Contact du club : 06 67 03 91 86, ou 06 60 29 51 27, ou randocaouaise@gmail.com