Environnement : Global Witness dénonce la violence du secteur agro-industriel mondial
En 2017, 207 défenseurs de l’environnement ont été assassinés dans le monde. Tel est le constat de l’ONG Global Witness, qui publie ce 24 juillet un rapport de 70 pages. L’agro-industrie serait devenue, pour la première fois, le milieu le plus associé au meurtre, devant l'industrie minière. Huile de palme, café, plantations de fruits tropicaux et de canne à sucre, et élevage seraient les plus dangereux. La violence faite aux défenseurs de l’environnement croît : l’ONG dénombrait 200 meurtres en 2016, et 185 en 2015. Le rapport soulève également davantage de menaces, d’agressions sexuelles, d’interdictions de sortie du territoire ou encore d’expropriations. Fait rare, l’agrobusiness aurait aussi provoqué des tueries de masse : le Brésil compterait ainsi trois massacres, pendant lesquels 25 défenseurs sont morts. Global Witness recense huit militants autochtones massacrés aux Philippines, et d’autres décès multiples (plus de quatre personnes en même temps) au Mexique, au Pérou et en République démocratique du Congo.
Impossible selon l’ONG d’identifier les auteurs de ces crimes, compte tenu d’une « culture répandue de l'impunité ». Pire, le Global Witness assure que ce sont parfois les gouvernements qui tuent eux-mêmes. « Ils étaient liés à environ un quart des meurtres en 2016 », détaille-t-il.