Ferme des 1000 vaches : FDSEA et JA regrettent déjà
Suite à l’annonce de la cessation de l’activité lait de la SCEA Côte de la justice, la FDSEA de la Somme évoque « une issue regrettable ». Les Jeunes Agriculteurs (JA) du département parlent quant à eux d’une décision dure « à avaler ».
Victoire autoproclamée pour les uns, déception et sentiment d’un immense gâchis pour d’autres. Après les annonces faites par les gérants de la « Ferme des 1000 vaches » concernant son activité laitière, la FDSEA de la Somme expliquait dès le 4 décembre « regretter profondément les circonstances qui ont abouti à ce dénouement ». Et redonne quelques éléments « techniques », de manière à dépassionner le débat.
« La ferme des Mille Vaches, d’un point de vue technique, etait nee du rassemblement d’une dizaine de troupeaux de producteurs locaux, et s’apparentait au final a une ferme comme les autres, mais 15 fois plus grande. Des lors, elle a subi 15 fois plus de pressions, 15 fois plus de difficultes a fonctionner, 15 fois plus de difficulte a commercialiser ses produits. Aujourd’hui elle jette l’eponge. La casse sociale sera 15 fois plus important en comparaison d’un elevage familial qui disparait, et cela fera davantage de bruit que l’erosion lente mais continue de la filiere laitiere nationale », décrit le syndicat majoritaire.
Abandon de l'Etat
Du côté des Jeunes Agriculteurs de la Somme (JA 80), le même jour, on expliquait « prendre acte de l’annonce de l’arrêt de l’activité laitière de la ferme dite des Milles Vaches », et « regretter les circonstances qui ont abouti à ce dénouement ». Dans le communiqué des JA 80, on retrouve d’abord peu ou prou les mêmes considérations techniques que celles évoquées par leurs aînés. « Avec des normes qui impliquent de vouloir laver plus blanc que blanc, cette ferme était l’une des plus irréprochables sanitairement de France », rapporte le syndicat.
Pour conclure, après s’être interrogé sur le sort de la vingtaine de salariés, « Jeunes Agriculteurs Somme dénonce le manque de position claire de l’État et plus particulièrement des différents ministères concernés, qui n’ayant jamais voulu prendre leurs responsabilités, ont mis en péril cet outil de production ».
Quant à la FDSEA 80, qui émettait en 2011 le souhait que ce projet ne bénéficie pas d’un traitement administratif privilégié, « force est de constater qu’on en fut loin », a également déclaré l’organisation professionnelle.
La Fondation Brigitte Bardot candidate à « l'adoption »
A l'heure où un certain nombre de questions se posent sur l'avenir de la vingtaine de salariés du site de la Ferme des 1000 vaches, et que l'on sait que le troupeau laitier devrait être quant à lui vendu pour une partie et réformé pour l'autre – une manière de faire qui ne surprend pas les éleveurs, quel que soit la taille de leur élevage -, la Fondation Brigitte Bardot s'est illustrée sitôt l'annonce de l'arrêt de l'activité laitière par la SCEA de la Côte de la justice. Comment ? En annonçant depuis ses comptes Facebook et Twitter vouloir « organiser le sauvetage des vaches toujours présentes dans l'établissement », afin de les accueillir « dans son arche de BB ». Elle affirme ensuite être intervenue « auprès du propriétaire de la ferme-usine » et qualifie de « victoire pour les opposants (dont la FBB) à la ferme-usine » la cessation de l’arrêt de la production laitière de cette exploitation.
En 2015, à l’époque où l’exploitant de la Ferme des 100 vaches avait été mis en demeure par la préfecture de ramener son cheptel de 796 vaches à 500, la même Fondation Brigitte Bardot s’était proposée pour recueillir les quelque 300 bovins surnémaires. Elle avait pour cela adressé un courrier au ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, reconnaissant « un investissement colossal » et s’était émue de la situation auprès de la préfète de la Somme. L’organisation ne demandait ni plus ni moins qu’une « intervention immédiate » du ministre et « celle de la préfecture de la Somme pour assurer la confiscation des animaux afin de les confier à [sa] fondation ».