Fermes ouvertes : montrer la réalité des exploitations
Menée à l’initiative de la Fnsea, l’opération Fermes ouvertes a célébré cette année ses 25 ans lors du lancement dans la Marne, le 19 mai.

Depuis 25 ans, Fermes ouvertes permet à des agriculteurs de recevoir des classes d’enfants du CE2 au CM2 sur leur exploitation pour faire découvrir leur travail quotidien. Cette année, l’opération s'est déroulée du 18 au 23 mai et a mobilisé 55 départements, dont la Marne où l’inauguration nationale s’est tenue le 19 mai, sur la ferme de Céline et Damien Martin-Prin à Braux-Saint-Rémy.
Pour l’exploitante qui participait pour la première fois à l’opération, il s’agit avant tout d’une «belle opportunité de parler de notre métier», en particulier aux petits citadins qui se montrent «plus étonnés et plus intéressés». L’agricultrice s’avoue surprise de la méconnaissance et du vocabulaire utilisé par les enfants qui disent par exemple «traiter» au lieu de traire, et découvrent que le lait ne vient pas de la brique.
Travail pédagogique
Sur l’exploitation, plusieurs stands expliquent aux élèves différentes facettes du métier : élevage des ânes et produits réalisés à base de lait d’ânesse (bonbons, savonnettes…), culture du blé, machines agricoles… Et si la visite ne suscite pas des vocations, les enfants sont tous ravis de cette journée, une bonne partie n’ayant jusqu’alors jamais mis les pieds dans une ferme.
Pour que la découverte soit source de connaissance au-delà de la visite, le travail pédagogique est au cœur de l’opération : outre la préparation en amont avec les professeurs des écoles, un livre documentaire, un livret de l’élève et du matériel pédagogique sont à leur disposition. «Il faut un travail en classe avec l’enseignant, pour que ce ne soit pas juste une visite et puis plus rien», confirme l’inspecteur d’académie adjoint, présent à l’inauguration.
Transparence
Car l’objectif principal de cette opération est bien d’entamer un dialogue entre le monde agricole et les consommateurs de demain. «Il est très important d’expliquer l’origine des produits alimentaires», commente Hervé Lapie, président de la Fdsea de la Marne. «On veut trop souvent montrer l’image du passé, d’une agriculture qui ne fait qu’entretenir le paysage», renchérit Luc Smessaert, vice-président de la Fnsea et responsable de Fermes ouvertes, «or l’agriculture est actrice du territoire, en matière d’économie, d’environnement…». Avec des métiers modernes qui ont évolué avec leur temps : on conduit aujourd’hui les tracteurs à l’aide de GPS ou de satellites, par exemple.
Mais pour préparer l’avenir, il faut d’abord répondre aux problématiques du présent. Fermes ouvertes permet aussi de prendre en compte les interrogations que la société fait peser de plus en plus fortement sur les pratiques agricoles. «Il faut montrer pourquoi on intervient sur les cultures, comment on soigne nos animaux», explique Xavier Beulin.
Riche de 25 ans d’existence, l’opération entend bien continuer sur sa lancée et ambitionne de mobiliser encore plus de partenaires, plus de départements, et plus d’exploitants avec cet objectif toujours affiché par Luc Smessaert : 36 000 exploitations participantes, soit l’équivalent d’une ferme par village.