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Féveroles : pourquoi pas toastées ?

ACE a proposé à la société Protéa Thermic de venir faire des démonstrations de toastage de protéagineux/oléagineux en ferme lors de plusieurs Hivernales. Explications.

Le matériel déroulant du Protecow.
Le matériel déroulant du Protecow.
© ACE



Le toastage de protéagineux consiste à la cuisson sèche par exposition à un courant d’air chaud à 280°C de graines naturellement riches en protéines (possible pour tous les protéagineux : soja, lupin, féverole, pois…) pendant un temps donné pour une cuisson à cœur à 115°C. La durée de traitement varie selon le type de graine (comptez six à sept minute pour la féverole, par exemple).
L’exposition à la chaleur engendre des modifications moléculaires, en combinant protéines et glucides (réaction de Maillard), qui permettent une valorisation optimale de la graine. En effet, le tannage ainsi réalisé protège en partie la graine de l’attaque microbienne ruminale et conduit à son assimilation en partie intestinale. Cela minimise les pertes d’azote sous forme gazeuse (méthane et ammoniac) dans les fèces et l’urine. Le toastage trouve donc tout son intérêt dans la digestibilité des protéines.
Par ailleurs, les graines toastées descendent d’environ cinq à six points d’humidité, ce qui fournit, au final, un produit à 9 %, voire
10 % d’eau, ne permettant pas aux moisissures de se développer si la conservation se fait dans un endroit bien sec. Les graines toastées se conservent d’un à deux ans si les conditions de stockage sont optimales.
Cette technique détruit également les insectes et les larves, ainsi que des impuretés, champignons et mycotoxines. Le toastage fournit donc un produit assaini et très appétent pour les animaux. «Les vaches font la queue au robot pour manger les féveroles toastées», assure le conducteur de l’engin !
L’impact sur les valeurs alimentaires de la graine de féverole est présenté ci-dessous. Si la valeur énergétique est excellente, il convient d’être vigilant sur le taux d’amidon de la ration (qui ne doit pas excéder 20 %) avec ce produit qui est très riche en amidon. C’est un aliment qui est particulièrement intéressant pour les rations avec une proportion d’herbe conséquente (4 kg MS et +).
Concrètement, la distribution se fait en graines concassées, broyées ou aplaties, en évitant qu’elles ne soient trop fines. Attention, toutefois, pas de broyage ou d’aplatissage avant toastage, et il faut éviter tout écrasement pendant que le produit est chaud sous peine de se retrouver avec… de la bouillie ! La graine est en effet plus tendre lorsqu’elle vient juste d’être toastée, et elle durcit de nouveau par la suite.
L’utilisation efficace du produit toasté passe par une entrée progressive dans la ration en portant une attention particulière à ses animaux (consommation du produit, état des animaux avant et pendant et aux paramètres laitiers (quantité produite, taux)).

Comment faire toaster ses protéagineux ?
Protéa Thermic est la seule entreprise française à réaliser du toastage en ferme. Elle est basée en Bretagne. Elle organise une à deux fois par an une tournée du toasteur dans le nord de la France en fonction des demandes. Il faut contacter le responsable de la société par SMS ou par mail, pour être intégré dans le circuit.
Il est demandé de prévoir une plateforme d’environ 500 m2 pour les mouvements de manutention. Le coût indicatif de cette prestation est de l’ordre de 240 €/heure.

A suivre…
L’engouement actuel pour le lait sans OGM, à l’herbe ou bio pourrait remettre la fèverole au goût du jour. Quelques études commencent d’ailleurs à être menées sur le sujet, dont une par l’Idele avec publication de résultats au printemps.
Le projet Protecow, auquel Avenir conseil élevage participe, s’intéresse à ce sujet. Ilvo, centre de recherche flamand sur les vaches laitières et partenaire du projet, va poursuivre la démarche au travers de tests sur les valeurs alimentaires de produits crus et toastés. Quelques élevages frontaliers impliqués dans le projet grâce à ACE, Inagro et le Craw sont prêts à tenter l’expérience. C’est le cas également de l’Institut de Genech, où 1 kg de féverole toastée va être intégré dans la ration des laitières à la place de 800 g de soja… Avec un suivi rapproché par le conseiller de l’élevage, en particulier sur le rapport TB/TP. Voilà plusieurs «aventures» que nous allons tous suivre de près.

 

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