Fnsea : défendre la dimension économique de l'agriculture
Premiers échos du congrès de la Fnsea qui s'est tenu à Troyes du 26 au 28 mars.
Dans son introduction du huis clos du 67ème congrès de la Fnsea, Xavier Beulin s'est livré à une analyse du résultat aux élections aux chambres d'agriculture. Il a rappelé qu'entre le taux de participation et le suffrage obtenu par les listes Fdsea-JA au niveau local, régional et national, l'application du principe démocratique met le syndicalisme majoritaire en devoir et en droit de représentation face aux pouvoirs publics. Des devoirs car l'attente est grande dans les campagnes : mettre le programme national et les programmes locaux en pratique oblige les listes qui ont remporté les élections ; mais, face à elles, les pouvoirs publics doivent s'en tenir aux résultats électifs pour mener à bien leurs consultations, leurs analyses et leurs travaux. "Nous serons intransigeants sur la notion de représentativité" a-t- il conclu.
Une journée nationale de mobilisation pour l'élevage
"Nous perdons au fil des filières les centimes qui manquent pour revaloriser les prix des productions agricoles. C'est par exemple vrai pour la filière porcine ou avicole : en ferme, nous sommes parmi les plus productifs d’Europe, à l'entrée des supermarchés, nous sommes en queue de peloton", a souligné Xavier Beulin. Et de renvoyer aux débats avec Louis Gallois, rédacteur du rapport sur la compétitivité, qui a précédé et alimenté les mesures gouvernementales du "pacte de compétitivité". En ligne de mire des interventions, par ailleurs, la réouverture de la loi de modernisation de l'économie, pour gommer ses travers qui "s'apparente à un système mafieux !".
Enfin, cause commune du congrès, "l'élevage doit être une cause nationale. Stop aux discours, place aux actes !". Sur ce point, une journée nationale de mobilisation syndicale aura lieu dans les jours à venir, le 12 avril, avec des modalités d'action.
Le chiffre : sur 100 € de courses alimentaires, 7,8 € reviennent à la production agricole. À ce stade, il n'y a pas de scrupule à avoir à demander du soutien à la production. Au-delà, et au regard du dernier scandale de substitution de viande cheval/bœuf, il faut stopper l'hypocrisie qui consiste à soumettre l'élevage français et l'agriculture au sens large à des contraintes grandissantes, alors que des pratiques comme celle qui a été révélée anéantissent les efforts de la production.
ILS ONT DIT
Les interventions de la délégation picarde
Olivier Dauger, président de l’USA de l’Aisne, représentant la Frsea Bassin Nord Parisien, à retracé les attentes politiques de la région : une revalorisation de la rentabilité des filières d'élevage, une levée des contraintes environnementales, et une déclinaison nationale de la Pac qui s'inscrit dans une convergence très progressive, tant sur les paiements de base que sur le verdissement, et dénuée de "fausses bonnes idées", susceptibles d'être au final contreproductives au regard de leurs motivations initiales.
Jean-Michel Serres, président de la FNP, a mis en lumière la nécessité d'une mise en valeur des productions animales, et ce d'autant plus avec le récent scandale de la viande de cheval. Il a par ailleurs souligné la nécessaire amélioration de la rentabilité de la filière, surtout entre la production et la distribution, là ou les points de compétitivité se perdent face aux concurrents européens, ce qui se fait au détriment des éleveurs.
Laurent Degenne, président de la Fdsea de la Somme, est intervenu en prolongement du congrès des fermiers qui s'est tenu en février à Amiens pour demander que la Fnsea pousse dans la loi d'avenir les corrections nécessaires aux relations propriétaires-fermiers qui ont été écornées dans les lois précédentes, et qui aboutissent à des conflits durs entre les parties, une situation qui nuit à la valeur ajoutée, au développement et à l'installation.
Cédric Thomassin, secrétaire de la Fdsea de l'Oise, a pour sa part insisté sur la nécessaire régulation des nuisibles et gibiers : campagnols, pigeons, lapins, sangliers ou autres cervidés... toutes ces espèces causent des dégâts croissants, et au-delà de l'accord national de dédommagement pour lequel la notion de franchise n'est pas acceptée, les moyens de lutte ne sont pas adaptés, et là encore fortement encadrés par des dispositions environnementales qui les rendent impossibles.