À Formerie, un centre d’insémination qui fait le bonheur des éleveurs de chevaux
Il y avait un manque indéniable pour les éleveurs équins de la région. C’est désormais comblé. Un nouveau centre de reproduction équin issu de la collaboration
entre Kimara Hoste et Charlotte Thenier, a ouvert ses portes le 15 mars à Formerie (60).
Il y avait un manque indéniable pour les éleveurs équins de la région. C’est désormais comblé. Un nouveau centre de reproduction équin issu de la collaboration
entre Kimara Hoste et Charlotte Thenier, a ouvert ses portes le 15 mars à Formerie (60).
Avondroos, jument KWPN de dix-huit ans, entre dans la barre de travail pour une échographie. Elle est une des premières à bénéficier de cette toute nouvelle installation, car le centre d’insémination équin de Formerie ouvrait ce 15 mars. «J’ai visité ce Haras du bois de Formerie en 2019 et j’en suis tombée amoureuse. Pour le rentabiliser, en plus de l’activité de pension de chevaux retraités ou en convalescence, il fallait remplir les soixante boxes. Comme l’activité d’insémination manquait cruellement dans la région, c’était une évidence», raconte Kimara Hoste, propriétaire du site qui s’étend sur 20 hectares.
Elle est une passionnée de chevaux, et notamment de chevaux de course, depuis toujours. Avec son mari, elle détient d’ailleurs un centre de thalassothérapie équine en Belgique. Pour proposer cette nouvelle prestation, Kimara a noué un partenariat avec Charlotte Thenier, inséminatrice professionnelle, et la Clinique équine du Moulin d’Écalles, à Estouteville-Écalles (76). «Après quatorze ans à la clinique vétérinaire du docteur Élodie Chollet, à Ménerval, spécialisée dans la reproduction équine, celle-ci a fermé il y a plus d’un an. Mais j’avais à cœur de poursuivre ce métier. Cette ouverture avec Kimara est une aubaine», confie la première. Kimara, de son côté, va suivre une formation pour devenir elle aussi inséminatrice.
Adèle Peytoureau, vétérinaire équin, a également saisi l’opportunité. «J’ai été recrutée pour cela à la clinique du Moulin d’Écalles. Il y avait une vraie demande de la part des éleveurs.» Elle voit à Formerie le lieu idéal pour les juments. «Elles sont au calme, logées dans des boxes spacieux avec l’accès à de grands paddocks.» Ici, elle pratique une partie de la médecine qu’elle affectionne particulièrement. «Il n’y a rien qui me rende plus heureuse qu’une échographie de gestation, avec une jument et un poulain qui se portent bien.»
Une activité saisonnière
L’activité d’insémination est cependant très saisonnière. Ce mois de mars marque le tout début de la saison, avec les premières juments qui entrent en chaleur. Il faudra d’ailleurs attendre deux ou trois semaines avant qu’Avondroos ne puisse être inséminée. «Il s’agit de viser le bon moment de l’ovulation, selon les paillettes choisies par le propriétaire : en frais, réfrigéré ou congelé», explique Charlotte Thenier. Les dernières inséminations ont lieu avant juillet, car les poulains conçus plus tard naîtraient trop tardivement. Onze mois de gestation plus tard, le Haras du bois de Formerie propose aussi de prendre en charge le poulinage. «Nous plaçons notamment un détecteur de poulinage, cousu sur la vulve de la jument.» Le rythme est donc soutenu au printemps : «Les naissances et l’insémination ont lieu en même temps.»
Pour Caroline Guillemont, éleveuse installée à Fourcigny, dans la Somme, bénéficier d’un tel site pour la reproduction est une vraie chance. «Ce site est à moins d’une heure de chez moi. Il y a le vétérinaire sur place et l’expertise de Charlotte et Kimara. Je leur laisse mes juments les yeux fermés le temps de l’insémination», se réjouit-elle. Elle possède dix poulinières de sport (saut, dressage et attelage), et compte en moyenne six naissances chaque année. Le premier poulain «made in Formerie» naîtra au printemps prochain.