Gestion des risques en agriculture : Groupama s’implique
La future Pac et loi d’avenir de l’Agriculture vont comporter un volet assurantiel.
Le paysage institutionnel en matière d’assurance agricole est en train d’évoluer. Comme aux Etats-Unis qui bénéficient d’une longue expérience en la matière, la couverture de la gestion des risques (assurance récolte, assurance revenu) fait son chemin en Europe. Le 8 février dernier, les chefs d’Etat et de gouvernement ont arrêté le budget de l’UE pour la période 2014-2020 et les grandes lignes de la politique agricole commune. Loin de remettre en cause la gestion des risques, les dispositions envisagées vont dans le sens d’un approfondissement de ces mécanismes. Il est d’ailleurs prévu la création d’un Fonds de stabilisation du revenu au niveau de l’exploitation agricole. La loi d’Avenir de l’agriculture qui sera déposée au Parlement à la fin de l’année devrait comporter un volet assurantiel.
Assurance fourrages
Groupama se prépare donc à ces rendez-vous avec plusieurs objectifs. Et ce d’autant plus que la gestion des risques en agriculture «est un levier pour actionner le deuxième pilier», ainsi que le souligne Jean-Yves Dagès.
Ce n’est donc pas un hasard si l’assureur a entamé une réflexion avec les organisations professionnelles agricoles pour voir de quelle manière les outils qui seront mis en place à Bruxelles, comme à Paris, peuvent répondre au mieux aux attentes des agriculteurs. La poursuite de la réforme du Fonds des calamités agricoles et son remplacement progressif par de l’assurance privée devrait se poursuivre. Groupama travaille donc à l’amélioration des mécanismes actuellement en place comme l’assurance récolte et la création d’une assurance fourrage.
«Pour les éleveurs performants, les indemnisations du fonds ne sont pas suffisantes et il manque de réactivité. Nous sommes en mesure de mettre en place des dispositions plus attractives» estime François Schmitt, président délégué de la Fédération nationale Groupama au vu des études que le groupe a mené depuis un certain nombre d’années.
Un préalable : la garantie de l’Etat
Mais Groupama met une condition à son implication dans le dossier : le soutien de l’Etat. «L’Etat doit intervenir comme apporteur de garantie publique. On en fait un préalable», insiste-t-il. Groupama ne pourrait assurer seul, un sinistre climatique de grande ampleur, comme celui de la sécheresse de 2003. Quoiqu’il en soit, en matière de gestion des risques, les mécanismes d’intervention doivent être divers et doivent se combiner les uns aux autres, estime Christian Bonnetier, directeur adjoint de la Fédération Groupama. Et de noter par exemple, que l’indemnisation par l’assurance récolte peut être complétée par l’intervention du fonds de stabilisation de revenu au niveau de l’exploitation.
GROUPAMA RETROUVE SES FONDAMENTAUX
«La mise en bourse n’est plus d’actualité. C’est incompatible avec le mutualisme que nous souhaitons développer» a déclaré Jean-Yves Dagès, le président de la Fédération nationale Groupama. Groupama entend rester et s’afficher comme une mutuelle. D’ailleurs la loi bancaire en discussion au Parlement le confirmera. Un article prévoit de réserver la majorité des voix et du capital aux caisses régionales. Quant à la croissance externe, notamment des acquisitions à l’étranger, «elle reste dans l’ambition du groupe, mais à condition qu’elles aient du sens» poursuit Jean-Yves Dagès. L’activité bancaire n’est pas non plus abandonnée.
La banque de Groupama compte pas moins de 550 000 clients. Cependant, il ne s’agit pas de développer une banque pour être un grand acteur sur le marché mais pour apporter un service aux clients de l’assurance.
Jean-Yves Dagès entend d’abord consolider les bases de Groupama et notamment son ancrage territorial. «Groupama reste un assureur de terrain et souhaite conforter ses positions sur le territoire» insiste le président. L’agriculture représente aujourd’hui 20 % du chiffre d’affaires du groupe qui est devenu la première mutuelle en matière de santé, le premier assureur des collectivités locales, le deuxième pour l’habitation et le troisième pour l’automobile.