Informer sur les pratiques environnementales et le bien-être animal
Toutes les études indiquent que les consommateurs ne veulent plus seulement obtenir le meilleur produit. Dans ce contexte, l’interprofession laitière communique plus largement sur ses pratiques en matière de réduction de CO2 et lance des critères d’évaluation sur le bien-être animal.
La filière laitière a déjà réduit ses émissions de gaz à effet de serre depuis 1990. Elle s’engage à diminuer de 17 % son empreinte carbone à 2025 (engagement pris par les producteurs, et les transformateurs). Depuis 2015, le programme «Ferme Laitière Bas Carbone» permet à chaque ferme de développer les solutions pour limiter son empreinte carbone via l’outil CAP’2ER. Ce dispositif permet d’évaluer les impacts environnementaux à l’échelle d’une exploitation d’élevage de ruminants, par atelier. Un moyen de prendre conscience de son impact, mais aussi «d’identifier les différents leviers pour progresser», estime Ghislain de Viron, éleveur dans la Sarthe et membre du bureau de la FNPL. Et d’ajouter que les engagements se prennent «au niveau de la filière. J’encourage donc les transformateurs et les distributeurs à communiquer aussi après du grand public sur les pistes d’actions et les mesures appliquées dans leurs usines !».
Le bien-être animal à la loupe
Le bien-être animal est devenu un sujet d’inquiétude pour les consommateurs et un vivier d’émissions chocs pour certains médias. Afin de rassurer les consommateurs sur les pratiques des éleveurs français, un diagnostic conçu autour de seize critères garantissant le bien-être animal (BEA) sera déployé dans les élevages d’ici 2025. «Ce sujet, parfois sensible, a été perçu comme méritant d’être traité, par les éleveurs présents lors de la présentation du plan de filière», explique Daniel Perrin, trésorier de la FNPL. Les éleveurs peuvent d’ores et déjà se procurer le document pour s’autodiagnostiquer. «Dans un premier temps nous serons sur une obligation de moyens. Nous voulons éviter la peur du gendarme et les inquiétudes que génère la notation», explique l’agriculteur de Meurthe-et-Moselle. Les techniciens des «bonnes pratiques d’élevage» seront formés pour assurer ce diagnostic spécifique au BEA, ce qui permettra à l’éleveur d’organiser les deux contrôles en une demi-journée. «Nous entrons dans une démarche de progrès avec l’ambition de mieux valoriser nos produits», résume Daniel Perrin.
*Faisant suite aux discussions des États Généraux de l’Alimentation, et pour répondre à l’appel d’organisation des filières, fortement encouragée par l’État, l’interprofession laitière s’engage en créant sa démarche «France, terre de lait». Après deux ans de travail, les quatre collèges (producteurs, coopérateurs, transformateurs et distributeurs) ont construit un plan en quatre axes de performance visant à répondre aux nouvelles attentes sociétales et à mieux répartir la valeur. Le Cniel a organisé une journée de lancement de France, Terre de Lait le 14 janvier dernier. À la demande de la FNPL, des ateliers ont été organisés pour présenter aux membres du collège producteurs et à leurs représentants les quatre axes de performance de cette démarche. La performance de production responsable doit permettre de communiquer sur la démarche de progrès des opérateurs en matière d’environnement et de bien-être animal.
La responsabilité sociétale dans la filière laitière
23,8 % d’émissions de gaz à effet de serre en moins à la production entre 1990 et 2010.
97 % des éleveurs engagés dans la Charte des bonnes pratiques d’élevage. Chaque ferme est visitée au moins une fois tous les trois ans par un vétérinaire expert au service de l’État.
20 % des volumes d’eau économisés depuis dix ans dans la filière. Et pour limiter l’utilisation d’engrais chimique, 100 % des lisiers et fumiers sont utilisés en engrais naturels.