Jérémy Koubiche : les courses, mais l’amour du cheval avant tout
Ce 14 mars marque la date d’ouverture de la saison des courses hippiques à l’hippodrome d’Amiens. Parmi les habitués de cette piste, Jérémy Koubiche, installé à Sailly-au-Bois (62).
Des tours et des tours de piste. Ce mardi matin, comme tous les autres matins de la semaine, les claquements des sabots résonnent sur la piste d’entraînement de Jérémy Koubiche. Il faut dire que la saison des courses redémarre, après la trêve hivernale, et que l’entraîneur-driver de Sailly-au-Bois (62), à la frontière de la Somme, compte bien aligner à nouveau les victoires cette année. A l’hippodrome d’Amiens, notamment. Les Galopeurs lancent la saison ce mercredi 14 mars, puis les Trotteurs, spécialité des lieux, fouleront la piste le mardi 20 mars.
Voilà sept ans que le mordu des chevaux de trente-deux ans a ouvert sa propre écurie de trot. «J’ai découvert les courses à quinze ans, en Vendée, où j’habitais avec mes parents, grâce à notre voisin, Eric Raffin (célèbre jockey et driver, ndlr)», confie-t-il. Et la passion ne l’a jamais quitté. Le professionnel a commencé seul, mais avec la confiance de quelques propriétaires qui avaient remarqué ses bonnes performances. Aujourd’hui, quatre salariés l’aident à entraîner, soigner et faire courir la cinquantaine de chevaux.
Le secret de sa réussite ? «J’ai eu la chance d’avoir de bons chevaux», assure l’humble. Ajoutez à cela une louche de talent, «beaucoup travail, du calme dans les écuries, jamais de violence», et voilà le résultat : 25 victoires et plus 70 fois dans le top 3, sur 300 courses courues en 2017. «Une bonne année, et j’espère en vivre une nouvelle tout aussi bonne en 2018.»
Mais plus que les courses, ce qui tient Jérémy en haleine est l’animal. «Le voir évoluer, s’améliorer… Et bien sûr, la satisfaction de le voir gagner.» Tentation Jam, 100 000 € de gains au compteur, restera sa jument de cœur. Née et élevée à la maison par sa compagne, Aurore. «On me connaissait à travers elle. Elle m’a offert ma première victoire à Paris. Un de mes meilleurs souvenirs.»
La chouchoute coule désormais une retraite paisible en Normandie, et entame une seconde vie de poulinière. Le premier né, Golden Rose, deux ans, se prépare aux qualifications. Objectif : être en dessous des 1’’21’’5 pour 2 000 m de courses. Mais avec Jérémy Koubiche, «pas de pression». «J’aime faire vieillir mes chevaux, alors ils ne courent pas beaucoup les premières années pour ne pas les casser.»
Tout calculer
Pour être rentable pour son propriétaire, un cheval doit cependant remporter 15 000 € par an, car la pension et l’entraînement coûtent environ 12 000 € l’année chez Jérémy Koubiche. Et lui-même est forcé de gagner des courses pour faire tourner son entreprise. Alors le professionnel calcule tout. Les «bons nageurs», entendez les chevaux à l’aise sur un terrain gras, seront les seuls engagés sur les sols boueux, chevaux plus à l’aise corde à gauche, comme à l’hippodrome d’Amiens, ou corde à droite… Le camion fait au moins 80 000 km par an, pour rejoindre les hippodromes aux quatre coins de la France.
Entraînement dès 6h45, route, course, débriefe avec les propriétaires, entraînement, route… Un planning serré qui ne laisse pas beaucoup de temps à la famille. «C’est mon seul regret. J’aimerais pouvoir être plus présent pour ma compagne et mes deux enfants. Pouvoir rendre visite à mes parents en Vendée de temps en temps…» Mais le bonheur que lui procurent les chevaux compense la croix faite sur les vacances.
Australia Zen, pépite de l’écurie, qui a récemment gagné à Cagnes-sur-Mer, en est un exemple. Huit ans, petite, qui ne paie pas de mine… «Mais avec un cœur énorme. La qualité indispensable pour un bon cheval de course.» Du courage, Uriel Blue, cheval qu’entraînait son beau-père, Denis Montaigne, n’en manquait pas. «Il a gagné neuf fois à Amiens. Le meilleur cheval que j’ai mené. Une course avec lui, c’était de la jouissance, parce qu’on sentait tout de suite qu’il dominait les autres.»
C’est ce genre de chevaux qui font croire Jérémy en son rêve. Tomber un jour sur LE crack, celui capable de faire partie des dix-huit partants chaque année au célèbre Prix d’Amérique. Celui-ci fera peut-être ses premiers exploits à Amiens… Qui sait ?
Jouer, parier et vibrer à l’hippodrome d’Amiens
Vingt-cinq rendez-vous de trot et de galop. Reprise de la saison le mercredi 14 mars, à 16h, avec une réunion premium au galop, puis, le 20 mars, pour une réunion de trot premium.
Les temps forts : le 20 avril, courses de trot en nocturne et soirée américaine ; le 2 juin, fête de l’hippodrome en nocturne, le 19 septembre, Grand Prix d’Amiens et de la Fédération, le 6 octobre; Grand Prix d’Amiens Métropole le 6 octobre. Toutes les dates sur www.hippodrome-amiens.fr
Nouveauté 2018 : une application gratuite «Epique hippodrome connecté», pour accéder à toutes les courses premium au trot et au galop en France. 10 000 vidéos accessibles en replay, espace personnel pour suivre ses chevaux et pilotes favoris et, ponctuellement, une prise de paris sur tablette, directement dans la salle du restaurant panoramique et dans les tribunes.
Pass émotion : 20 €, entrées à volonté, invitations VIP, rencontre avec les cracks de la discipline et les spécialistes du jeu, découverte «en live» des coulisses du champ de courses.
Choc des licornes : Fort de son succès de 2017, la course pédestre à obstacles de 5 km, type Xtrem défi, est reconduite le 8 avril. Inscriptions sur www.lechocdeslicornes.com.