Jeux équestres mondiaux : Anthony Hordé, un agriculteur samarien sera en piste
Anthony Hordé est polyculteur à Domart-sur-la-Luce, mais aussi sportif international. Il est l’un des trois attelages français sélectionnés aux Jeux équestres mondiaux, qui se déroulent aux Etats-Unis jusqu’au 23 septembre.
Depuis le 11 septembre, et jusqu’au 23, Tryon, en Caroline du Nord, accueille les meilleurs cavaliers, meneurs, voltigeurs et chevaux du monde, pour les Jeux équestres mondiaux, qui se déroulent tous les quatre ans. Parmi eux figure un agriculteur samarien, Anthony Hordé, et ses cinq chevaux d’exception : Colin, Coline, Bartok, Chaussettes et Lofy ont embarqué pour la première fois dans un avion, à Lièges, le 14 septembre.
Pendant trois jours de compétition, le polyculteur, qui cultive 300 ha à Domart-sur-la-Luce, aura un objectif en tête : permettre à l’équipe de France d’attelage d’accéder à un podium tant rêvé à ce plus haut niveau. «Nous n’avons pas de prétention au niveau individuel, confie le meneur. Car les Hollandais dominent largement. Mais, par équipe, on peut espérer une troisième place.»
Anthony et ses coéquipiers, Benjamin Aillaud et Thibault Coudry, devront donner le meilleur d’eux-mêmes dans chacun des trois tests : dressage, marathon et maniabilité. A chaque fois, les deux meilleurs résultats, parmi les trois attelages de chaque équipe, sont retenus. «La pire épreuve est la visite vétérinaire, relève Anthony. La moindre boiterie est éliminatoire…» Passé ce test angoissant, place au sport. «Le dressage (un enchaînement de figures imposées à exécuter de mémoire, ndlr) est mon point faible, avoue-t-il. Mais je compte bien aider mon équipe en marathon et en maniabilité !»
«Avant le marathon, on est mort de trouille»
Le marathon, épreuve phare de la discipline, est la plus spectaculaire. Il s’agit d’un parcours en terrain varié ou les attelages enchaînent les difficultés techniques :
passages étroits et sinueux, gués, buttes, dévers… Carole Hordé, la femme d’Anthony, et Yann Lefevre, ses grooms, sont aussi dans la voiture, pour gérer le chronomètre et équilibrer l’attelage. «Avant de se lancer au marathon, on est mort de trouille et on se demande pourquoi on fait ça, plaisante Anthony. Mais une fois qu’on est lancé, on prend un plaisir fou.»
La maniabilité est cependant le test dans lequel le Picard excelle :
une succession de portes matérialisées par des cônes à franchir le plus rapidement possible. Des balles posées sur ces cônes engendrent des pénalités lorsque l’attelage manque de précision et les fait tomber. A ce jeu, Anthony a terminé deuxième individuel aux précédents championnats d’Europe.
Il faut dire que son attelage est de qualité. «Les chevaux, de dix et onze ans, sont expérimentés. Chacun est efficace à sa place.» Ceux de volée, les deux de tête, doivent être particulièrement francs. Les timoniers, à l’arrière, sont sélectionnés pour leur générosité et leur puissance. «Ce sont eux qui mettent le rythme, donc ils doivent toujours avoir envie d’avancer.» En compétition, le moindre détail peut faire la différence. «Les réglages sont très précis et se jouent à une maille de gourmette près (chaîne accrochée au mors, qui permet un effet plus ou moins fort sur la bouche du cheval, ndlr).»
Passion familiale
Ces chevaux ont fait de la famille Hordé de vrais passionnés. Les enfants sont eux aussi des mordus de l’attelage. «L’adrénaline que procurent les quatre chevaux au bout des guides est extra. Même les motards sont surpris de la puissance lorsqu’ils montent dans l’attelage.» L’ambiance conviviale qui règne dans le milieu est aussi un moteur. «Les gens pensent que l’équitation est un sport individuel. C’est en réalité un gros travail d’équipe. Il faut préparer les chevaux toute l’année, puis les harnacher et les soigner en concours. Seul, ce serait impossible.»
Les concurrents sont devenus des amis. «On se prête du matériel et on s’aide quand l’un de nous en a besoin.» Une entraide indispensable pour assumer une passion très coûteuse. «J’ai fait le choix de me passer de mécène pour être libre. Mais pour avoir un bon attelage de quatre, il faut sept chevaux compétitifs dans l’écurie au moins. Et donc les frais sont multipliés…»
L’exploitation, elle, s’adapte au rythme des équidés. Les cultures sont simplifiées : colza, blé, orge et maïs. «Je n’ai pas le temps de m’intéresser à la diversification, alors je fais au plus simple.» Anthony l’avoue tout de même, lâcher les guides de son attelage pour attraper le volant de son tracteur lui donne aussi le sourire. «J’aime mon métier. Et j’aime mon sport. Les deux sont parfaitement compatibles.»
Epreuves à suivre sur Cheval TV
Les épreuves des Jeux équestres mondiaux sont intégralement retransmis en France sur Cheval TV : elles seront disponibles en différé, sur www.chevaltv.fr, ou sur l’application Cheval TV (iOS et Androïd).
Pour accéder aux programmes, il suffit de créer un compte gratuit avec une adresse e-mail.
Pour regarder les JEM sur smartphone (mis à jour) et sur tablette : téléchargez l’application Cheval TV sur Google Play et Apple Store. Pour regarder les JEM sur l’écran de télévision : si le téléviseur est compatible avec Chromecast ou Air Play (Apple TV) : visionnez n’importe quelle vidéo sur votre smartphone. L’icône Chromecast ou Air Play s’affiche sur la vidéo. Cliquez sur l’icône pour envoyer directement la vidéo sur votre téléviseur.
Si le téléviseur n’est pas compatible, munissez-vous d’une clé Chromecast ou Air Play chez un revendeur. Branchez votre clé sur la prise HDMI de votre téléviseur et laissez-vous guider !
Pour regarder les JEM sur l’ordinateur : tapez www.chevaltv.fr et rendez-vous dans la thématique SPORT, rubrique JEM Tryon 2018.