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La bio consolide son ancrage

La dynamique de croissance de la bio avec + 14,7 % en chiffre d’affaires en 2015 versus 2014 n’est plus à démontrer. «Le bio passe à la vitesse supérieure» annoncent fièrement les acteurs de la filière.

Entre 2014 et 2015, les surfaces ont pris + 23 % passant à 1,375 Mha.
Entre 2014 et 2015, les surfaces ont pris + 23 % passant à 1,375 Mha.
© jc gutner


Le nombre de producteurs a progressé de + 9 % entre 2014 et 2015, soit 28 884 exploitations, le double de l’année 2008, c’est dire l’accélération des conversions en production biologique en moins de dix ans. «Le bio passe à la vitesse supérieure», annonce conquérant Didier Perréol, président de l’Agen­ce Bio, organisation sous tutelle du ministère de l’Agriculture à l’occasion d’une conférence de presse pour la présentation des chiffres 2015 et début 2016.
Tous les secteurs sont concernés par cet essor : + 9 % chez les producteurs, + 5 % chez les transformateurs, distributeurs, importateurs et exportateurs, + 18 % d’achats bio dans la restauration collective. Entre 2014 et 2015, les surfaces ont pris + 23 %, passant à 1,375 Mha, dont 226 130 ha en première année de conversion, contre 77 924 ha en 2014, soit + 190 % de hausse. La barre des 5 % de SAU a été dépassée. «Le secteur a doublé en l’espace de cinq ans (2007-2012)», explique Dorian Fléchet, chargé de l’Observatoire national de l’agriculture biologique à l’Agence Bio. Et les premiers chiffres 2016 ne font que confirmer l’engouement. «Entre le 1er janvier et le 15 mai, nous avons eu 3 436 producteurs nouvellement engagés (3 300 en 2015), ça confirme», développe Dorian Fléchet.
Les grandes cultures en surface, bio et conversion comprises, marquent les plus fortes hausses avec les céréales (+ 33 %) et les oléagineux (+ 47 %). Même constat dans l’élevage où le nombre d’exploitations (vaches allaitantes et laitières) atteignent 6 333 en 2015 soit + 10 %. «Dans le nouveau découpage territorial, trois grandes régions tirent la production bio en France. Le Languedoc-Roussil­lon-Midi-Pyrénées, l’Auver­gne-Rhô­ne-Alpes et l’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes», précise Dorian Fléchet.
Les acteurs en faveur de la bio ambitionnent un avenir toujours plus bio. En surface, «+ 8 % en 2016 et + 20 % en 2017», évalue le représentant de l’Agence Bio. «On est en phase avec les évolutions du marché», ajoute Didier Perréol dont l’objectif pour 2020 est de générer 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires (5,76 Md€ en 2015) en ciblant 10 % de SAU.

Une consommation en hausse du bio
«76 % des produits consommés sur le territoire sont d’origine française», informe Didier Perréol. «Depuis trois ans, on observe une baisse des produits importés. Avant, on était à + 30 % d’importations», évoque Dorian Fléchet. Beaucoup de ces produits importés sont demandés par les consommateurs en recherche de diversité. Le chocolat, le café, les épices ou les fruits exotiques en particulier. Près de 50 % proviennent de l’Union européenne, l’autre moitié des PaysTiers.
L’Agence Bio précise que 1/5 des produits bios importés sont très peu disponibles en France, pressentant, néanmoins, des perspectives d’augmentation de l’offre française à moyen terme. Concernant les exportations, les entreprises françaises ont boosté leurs ventes (+ 27 % en 2015) avec les vins bios, qui représentent les 2/3 des produits commercialisés à l’international. La France est un des pays leaders en croissance (CA) sur le marché du bio. «L’Allemagne est à 10 %, les Etats-Unis à 11 %. Il n’y a que la Suède avec + 30 % qui est devant», estime Didier Perréol.

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