Patrimoine canin
La crème des chiens d’origine picarde au château de Bainast
Le club des épagneuls de Picardie et Pont-Audemer donne rendez-vous à Béhen dimanche 26 juin aux éleveurs et passionnés de ces races de chiens emblématiques de la Picardie pour une exposition nationale d’envergure internationale.
Le club des épagneuls de Picardie et Pont-Audemer donne rendez-vous à Béhen dimanche 26 juin aux éleveurs et passionnés de ces races de chiens emblématiques de la Picardie pour une exposition nationale d’envergure internationale.
Entre l’épagneul bleu de Picardie, l’épagneul picard et l’épagneul Pont-Audemer, Serge Guilbert ne veut pas avoir à choisir et à livrer sa préférence, et pour cause, il est président du Club des épagneuls de Picardie et Pont-Audemer qui organise ce dimanche 26 juin dans la Somme la 39e édition de la Nationale d’élevage de ces trois races, à Béhen, au sud d’Abbeville.
En pleins préparatifs, milieu de semaine, Serge Guilbert s’attend à «un grand rendez-vous». «Ce sera la 101e Nationale organisée depuis la création du club», raconte-t-il, avant de détailler les coulisses de l’événement et sa portée. Pour l’occasion, quelque 157 chiens seront présents. «On a des chiens qui viennent du monde entier», s’enthousiasme le président du club qui cite des participations des États-Unis, du Canada, de Finlande, de République tchèque, du Bénélux et même d’Ukraine.
Notation sous tous les angles
L’objectif d’une «Nationale d’élevage», appelée autrement «championnat de France de race», c’est de confronter sur des critères de présentation des chiens d’une même race, avant d’en désigner les meilleurs représentants. «Ce type de rendez-vous permet de vérifier comment évolue le cheptel et de sensibiliser les éleveurs au respect des standards morphologiques d’une race», indique Serge Guilbert. Si l’on n’est pas expert, on peut rapidement y perdre son latin, mais le président du Club des épagneuls de Picardie et Pont-Audemer l’assure : «En un coup d’œil, on voit si le sujet qu’on nous présente est dans les clous… ou pas». En ce qui concerne le Bleu de Picardie, par exemple, «la robe doit être bleue, pas noire. La couleur de l’œil doit être en rapport avec la robe. Par rapport à la hauteur au garot, la longueur du corps doit être un dixième plus long…», etc.
Pour ce qui est de l’épagneul picard, «la couleur de robe doit être marron, feuilles mortes… et la longueur de la tête doit être équilibrée». Le Pont-Audemer se distingue quant à lui (entre autres critères) par la touffe de poils frisés qu’il porte sur la tête et qui lui vaut son surnom de «clown des marais». Longueur de la queue, des oreilles, morphologie générale – l’ossature doit être solide mais pas lourde - sont aussi scrutés par des juges experts.
Des chiens patrimoniaux pour la chasse
Chaque notation en dit long sur les standards à respecter par les éleveurs, qu’ils soient professionnels – et ils sont peu nombreux – comme amateurs. En termes d’effectifs, épagneul bleu de Picardie et épagneul picard se portent «bien», d’après Serge Guilbert. On compte en effet environ 200 naissances par an pour chacune de ces races. Pour le Pont-Audemer en revanche, «c’est nettement moins», avec tout au plus 20 naissances annuelles. Pour espérer acquérir l’un de ces chiens, il faut toutefois s’armer de patience : «Il y a des listes d’attente chez les éleveurs», constate le président picard.
Si certains propriétaires adoptent l’un de ces chiens comme animal de compagnie, la vocation de chacune de ces races est de chasser : «Ce sont des chiens doux, gentils avec tout le monde, y compris avec les enfants. Des personnes les choisissent pour animal de compagnie, mais ce sont avant tout des chasseurs. Ils ont été sélectionnés pour cela», rapporte M. Guilbert. Et d’ajouter : «Le plus important reste que le chien prenne du plaisir, que son propriétaire en prenne plaisir et que les deux prennent du plaisir ensemble». Si Serge Guilbert et les passionnés qui l’entourent sont aussi enthousiastes et motivés, «c’est parce qu’on a entre les mains une partie du patrimoine picard entre les mains. On ne veut pas laisser tomber ce que nos anciens ont fait».