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La FDSEA demande de la souplesse sur les jachères et SIE

La FDSEA a demandé à apporter de la souplesse sur les deux leviers, jachère et SIE, pour éviter la pénurie de fourrage.

Les prairies sont complètement desséchées et bon nombre d’éleveurs ont commencé à complémenter l’alimentation 
des animaux en utilisant leurs stocks. 
Les prairies sont complètement desséchées et bon nombre d’éleveurs ont commencé à complémenter l’alimentation
des animaux en utilisant leurs stocks. 
© © Costie Pruilh


La période sèche, qui s’est installée sur la Somme comme sur de nombreux départements, depuis plusieurs semaines, s’avère fort préjudiciable à la pousse de l’herbe dans les prairies. Face à cette situation, la FDSEA a demandé dans un courrier au préfet, le 18 juillet, la possibilité de récolter tous les fourrages disponibles sur les jachères, ainsi de modifier les emplacements et compositions des Surfaces d’intérêt écologique (SIE).
En effet, les conditions climatiques sans pluie depuis plusieurs semaines ont généré une forte sécheresse de surface, malgré les réserves hydriques souterraines reconstituées cet hiver. Cette sécheresse de surface a totalement bloqué la pousse d’herbe depuis plusieurs semaines, et l’équivalent du volume d’une, voire de deux coupes de foin, est perdu à cette date. Dans le même temps, la surface mise en jachère (que ce soit la jachère annuelle ou la jachère J6S déclarée en SIE) supporte un couvert qui pourrait dès à présent subvenir à l’alimentation des animaux, que ce soit pour le pâturage ou la récolte.
Cette démarche est parfaitement compatible avec les exigences de protection de la faune sauvage : les périodes d’interdiction de broyages pour protéger la reproduction de l’avifaune sont toutes achevées à présent, quelle que soit la nature de la jachère. On ne pourra cependant que conseiller de veiller à protéger les espèces en installant des dispositifs d’effarouchement et en évitant les dégâts sur des nids encore habités.
Concernant les Surfaces d’intérêt écologique implantées post-moisson, la FDSEA a demandé de pouvoir modifier sans démarche spécifique leurs emplacements et leurs compositions (mélange obligatoire, précisé dans la déclaration Pac au 15 mai), pour permettre partout où c’est possible et nécessaire d’implanter des cultures dérobées fourragères à cycle court (récolte dès l’automne).

REACTION Françoise Crété : présidente de la FDSEA

«La réglementation doit être un cadre général,
pas un handicap de plus !»

Je ne veux pas voir des vaches souffrir de faim, des éleveurs se mettre en grande difficulté pour acheter du fourrage, ou des éleveurs vendre une partie de leur cheptel faute de pouvoir le nourrir, ce qui, compte tenu des trésoreries, est sans doute le risque le plus grand ! Il reste des surfaces en jachère dans le département, qu’elles soient en jachère annuelle ou en J6S. Il faut pouvoir les récolter dès à présent ! De la même façon, pour les SIE, là où des surfaces sont déjà libres, on peut tenter d’implanter un mélange fourrager à cycle court pour une récolte d’automne, mais il faut parfois adapter soit la composition du mélange, soit l’emplacement. Je demande à ce que les éleveurs aient ces latitudes (chez eux ou entre voisins), sans contrainte, du moment qu’ils respectent les critères globaux : pas de produits phytosanitaires sur les SIE (y compris les J6S), et un taux de SIE suffisant à l’échelle de l’exploitation.
La réglementation doit être un cadre général, mais pas un handicap de plus ! Enfin, cette situation met aussi en exergue les limites des systèmes herbagers qu’on a trop tendance à vouloir promouvoir : la variabilité de la pousse d’herbe ne fait que s’accroître et constitue un vrai danger pour les étables reposant sur des systèmes herbagers. Le point central de l’élevage, ce sont bien les éleveurs et les animaux ! La durabilité de tout système d’élevage repose sur le fait de ne pas les mettre en péril !

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