La feuille de route de l’après quotas adoptée
Douze partenaires et le ministère ont adopté, à l’initiative de la Fnpl, un pacte laitier pour préparer la filière à la libéralisation du marché.
Trente ans après la mise en place d’une politique administrée, la filière laitière va entrer dans quelques mois dans une nouvelle ère, celle de la libéralisation. C’est pour s’y préparer que Thierry Roquefeuil, le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (Fnpl) avait annoncé à son congrès à Pontarlier, début 2014, le lancement d’un pacte laitier. Le 27 novembre, à la Maison du lait à Paris, celui-ci a été officiellement signé par la Fnpl, le ministre de l’Agriculture ainsi que douze autres partenaires de la filière (interprofession, banques, assurances, chambres d’agriculture, organismes de développement et d’appui technique…).
«C’est notre nouveau code de la route sans les quotas qui doit baliser notre chemin et être notre GPS», pour les années qui viennent, a insisté Thierry Roquefeuil, qui s’est félicité de la mobilisation de tous les partenaires dans ce projet. Ainsi par la voix du ministre de l’Agriculture, les pouvoirs publics se sont engagés à mettre en place à FranceAgriMer et avec l’appui du Cniel un observatoire des volumes pour disposer d’outils performants d’observation des marchés et des volumes produits pour pallier à la fin de l’encadrement administratif qui marque la fin des quotas. «Ces informations fiables et leurs analyses nous permettrons d’avoir une visibilité et de «driver» la filière laitière française non pas à vue mais avec des panneaux de signalisation» s’est félicité Thierry Roquefeuil.>
Les pouvoirs publics s’engagent également à demander à BPIFrance de travailler en partenariat avec les banques. Objectif : obtenir des garanties bancaires et soutenir les investissements des exploitations laitières, en machine à traire et stockage du lait notamment. La Fnpl estime entre 800 millions et 1 milliard d’euros le besoin d’investissements pour lesquels trois banques, le Crédit agricole, le Crédit mutuel et le groupe BPCE ont promis de se mobiliser.
Un logo pour l’image
Coté assurance, Groupama et Pacifica «Crédit agricole» se sont engagés pour leur part à dégager des moyens techniques et financiers pour développer l’assurance fourrage. Le dossier est en bonne voie. Stéphane Le Foll a promis «qu’un contrat socle devrait voir le jour d’ici l’été 2015». En attendant des évolutions favorables en ce sens à Bruxelles.
L’Apca a promis d’intégrer un volet «suivi des volumes laitiers produits» dans l’observatoire de l’installation «afin de connaître la typologie des nouvelles exploitations laitières». Quant à Vivea, l’organisme de formation des agriculteurs, il s’est engagé à optimiser les offres de formation pour les producteurs de lait. La présidente, Christiane Lambert, a annoncé la mobilisation de 2 millions d’euros dans ce sens.
Enfin dernier engagement de la filière, la mise en place d’un logo «lait collecté et conditionné en France» pour promouvoir auprès des consommateurs la production française. Il sera visible progressivement sur les emballages au premier semestre 2015.