La filière régionale a besoin de nouveaux éleveurs
«Le bilan du début d'année n'est pas des plus positifs pour la filière cunicole française.» C'est ce que soulignait d'emblée une analyse du marché du lapin publié dans notre édition du 3 juillet 2015, sous le titre «Une consommation à deux vitesses, des exportations en baisse». Une analyse pas trop encourageante, et qui a fait réagir le groupement de producteur Nord Lapin, dont l'activité s'étend sur le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Ses responsables estiment que les chiffres présentés, certes irréfutables, sont toutefois détachés de tout contexte régional. Aussi tiennent-ils à apporter un complément d'information sur la situation locale.
«La filière cunicole régionale prévoit un érosion de 15 % de la production d'ici cinq ans, soit environ 5 000 femelles. Ces arrêts sont causés uniquement par les départs en retraite sans reprise. La moyenne d'âge des éleveurs de lapins est de 50 ans. C'est pourquoi afin de pérenniser le volume de nos trois abattoirs - une forte proportion est commercialisée sous la marque Saveur en'Or - il est nécessaire d'installer de nouveaux ateliers pour compenser les départs en retraite. Les besoins sont au minimum de huit ateliers de 600 femelles. Des aides au développement et un accompagnement sont proposés à l'éleveur porteur de projet», explique le groupement. Insistant sur l'intérêt économique de la production cunicole, il ajoute que «le revenu d'un élevage de 600 femelles - une unité de travail humain - est comparable au revenu d'une exploitation de 100 ha de cultures».