Chasse
La Fondation Brigitte Bardot affiche son sentiment anti-chasse(-urs) en 4X3
Une vaste campagne d'affichage sur la voie publique a débuté ce mardi 30 mars dans la France entière et au travers de laquelle la Fondation Brigitte Bardot s'en prend directement aux chasseurs.
Une vaste campagne d'affichage sur la voie publique a débuté ce mardi 30 mars dans la France entière et au travers de laquelle la Fondation Brigitte Bardot s'en prend directement aux chasseurs.
Le caractère de l’opération de communication est à la fois inédit par son ampleur et la violence du texte. Depuis ce mardi 30 mars, la Fondation Brigitte Bardot a en effet lancé une vaste campagne d’affichage en 4x3 « sur l’ensemble du territoire » pour, affirme-t-elle depuis son site web, « dénoncer l’imposture de la chasse et les dangers que représentent les porteurs de fusil » (sic). Sur quelque 1 500 panneaux publicitaires, toujours selon la FBB, l’association n’y va pas franchement de main morte pour clamer son opposition à la chasse et aux chasseurs avec un slogan explicite : « Chasseurs, sauvez des vies, restez chez vous ».
Accusation de plagiat
Si ce message, écrit en grand, vous rappelle forcément quelque chose, c’est parce qu’il ressemble à s’y méprendre à celui employé par le ministère de la Santé et des solidarités pour inciter les Français à respecter les gestes-barrières dans la lutte contre la propagation de la Covid-19 : « Pour sauver des vies, restez chez vous ».
Pour la Fondation Brigitte Bardot, la chasse est « un loisir qui tue », s’appuyant sur les chiffres de l’accidentologie à la chasse de l’Office français de la biodiversité (OFB). Lors de la saison 2019-2020, relève la Fondation, 141 accidents dont 11 mortels sont à déplorer. Un chiffre auquel elle ajoute quelque « 30 millions d’animaux abattus ». Histoire d’enfoncer un peu plus le clou, elle rappelle par ailleurs que, « selon l’OFB, les cinq dernières saisons de chasse (2015-2020) ont provoqué 764 accidents dont 57 mortels. En 20 ans, les chasseurs ont tué plus de 400 personnes ».
La FNC demande son retrait
Sitôt cette campagne annoncée sur les réseaux sociaux et par voie de presse, les principaux intéressés – les chasseurs et leurs représentants – ont réagi. Par cette action qu’elle qualifie de « militante », la Fondation Brigitte Bardot est-elle allée trop loin ? C'est ce que pense le président de la fédération nationale des chasseurs (FNC), Willy Schraen, qui s’en est ému sur Facebook en ce début d’après-midi : « Brigitte Bardot (en réalité, il s’agit de la fondation qui porte son nom et dont elle est présidente) surenchérit à nouveau contre les chasseurs », écrit-il.
Dans un long propos à l’adresse des chasseurs, il dit dans un premier temps regretter ce qu’il perçoit comme « une grande première » et dénonce une « apologie de la stigmatisation (…), une incitation à la violence et à la haine contre une activité pourtant légale et reconnue par l’État ». « En nous comparant à un virus mortel qui a déjà tué presque 100 000 personnes, les chasseurs sont présentés comme des assassins », poursuit M. Schraen. Ce qui est « insupportable », considérant que la FBB a « dépassé la ligne rouge ».
Cette nouvelle affaire trouvera-t-elle un épilogue devant les tribunaux ? C’est dans les tous cas l’intention de la Fédération nationale des chasseurs. Willy Schraen annonce en effet vouloir engager « une vaste procédure auprès des tribunaux compétents » pour obtenir « le retrait immédiat de cette campagne ». Il souhaite également saisir le ministre de l’Intérieur, afin, dit-il, « que cette association - la Fondation Brigitte Bardot – et sa présidente (…) soit définitivement mis hors d’état de nuire ».
Si des suites judiciaires venaient à être engagées, ce ne serait pas la première fois que président de la FNC et présidente de la Fondation Brigitte Bardot seront opposés dans un tribunal : en février dernier, Brigitte Bardot était « invitée » par le tribunal d’Arras à s’expliquer pour des injures publiques proférées à l’encontre de Willy Schraen et des chasseurs en octobre 2019. Sur le site Internet de la Fondation, comme le rappelait il y a quelques semaines nos confrères de la Voix du Nord, Brigitte Bardot y qualifiait les chasseurs de « sous-hommes d’une abjecte lâcheté, aux trognes d’ivrognes » ou encore de « terroristes du monde animal ». Le président des chasseurs de France en personne y était également dépeint comme « un exemple flagrant de cette honteuse perversité », « prédateur au gros visage de suffisance ». Tout sauf une marque d’amour, en somme. Brigitte Bardot n’ayant pas répondu à la convocation, l’audience a été renvoyée au 27 mai prochain.