Chasse
La pratique de la chasse remise en cause par la peste porcine africaine
Placer des barrières pour ralentir les mouvements des sangliers, puis abattre les suidés sauvages : dans une récente étude, l’Anses ébauche une stratégie de lutte en cas de foyer de peste porcine africaine (PPA) dans la faune sauvage.
Placer des barrières pour ralentir les mouvements des sangliers, puis abattre les suidés sauvages : dans une récente étude, l’Anses ébauche une stratégie de lutte en cas de foyer de peste porcine africaine (PPA) dans la faune sauvage.
En cas d’arrivée de la peste porcine africaine (PPA) en France, l’Anses préconise, dans une étude publiée le 12 décembre, de « placer des barrières afin de renforcer la fragmentation de l’habitat », puis d’« abattre systématiquement les sangliers présents dans la zone infectée ». Une deuxième étape qui surviendrait « une fois que la maladie serait circonscrite dans une zone et que le nombre de contaminations deviendrait plus faible ». Comme le rappelle l’agence sanitaire sur son site web, « cette méthode a permis d’éradiquer la peste porcine africaine en Belgique et en République tchèque ».
L’Anses insiste aussi sur le « ramassage des carcasses » de sangliers trouvés morts, une « autre mesure importante pour éviter la contamination ». Dans son étude, menée avec l’OFB et l’Inrae/ENVT, l’Anses a modélisé la propagation de la PPA chez les sangliers dans deux zones : la frontière franco-belge (où la maladie était présente au moment du lancement de l’étude) et les Pyrénées-Atlantiques (où sont élevés de nombreux porcs en plein air).
Conclusion : en freinant le déplacement des sangliers, « la fragmentation des territoires est déterminante pour ralentir la propagation ». La maladie se dissémine donc moins vite à la frontière franco-belge, une zone « très morcelée, avec un territoire coupé par des routes et des villes », tandis que les Pyrénées-Atlantiques « comportent plus d’espaces naturels continus ». En revanche, la circulation de la maladie durerait plus longtemps en zone fragmentée : 2,6 ans en moyenne près de la Belgique, contre 1,6 an dans les Pyrénées-Atlantiques, avec un risque accru de transmission en élevage.
Nécessaire suspension de la chasse
Enfin, l’Anses rappelle l’importance d’interdire la chasse en cas de détection de la PPA, car elle provoque la dispersion des populations de sangliers. Dans l’exemple des Pyrénées-Atlantiques, la PPA « mettrait en moyenne 300 jours de plus à disparaître » en cas de poursuite des activités cynégétiques. Étant donné que la chasse est suspendue en cas de découverte d’un cas de PPA, ce scénario reste « plutôt théorique », explique Nicolas Rose, coauteur de l’étude et chef de l’unité Épidémiologie du laboratoire Anses de Ploufragan-Plouzané-Niort. À une exception notable : « Si la contamination des sangliers passe inaperçue et donc que la maladie est détectée très tardivement. » La France est actuellement indemne de PPA, mais la maladie est présente en Italie et en Allemagne.