Bien-être animal
La qualité de l’eau doit couler de source
L’abreuvement des bovins paraît tellement évident que peu d’éleveurs s’en soucient. Une eau de qualité est pourtant déterminante pour la production. Éva, conseillère indépendante, répond aux questions sur le sujet.
L’abreuvement des bovins paraît tellement évident que peu d’éleveurs s’en soucient. Une eau de qualité est pourtant déterminante pour la production. Éva, conseillère indépendante, répond aux questions sur le sujet.
Pourquoi la qualité de l’eau est-elle un sujet à aborder en élevage bovin ?
C’est un réel enjeu de santé animale. Le sujet parait tellement évident que peu d’éleveurs s’en soucient. Quand un problème survient en élevage, le facteur de l’alimentation est souvent mis en avant. Or, l’eau est un constituant de la ration, parfois même ajoutée dans la mélangeuse. En élevage laitier, par exemple, le manque d’eau peut induire une baisse de la production de lait, et un problème de qualité peut amener à des problèmes de qualité de lait. La santé peut même être mise à mal, avec l’apparition de mammites, de diarrhées, de troubles digestifs… On estime qu’un ruminant a besoin de 40 à 100 litres d’eau par UGB et par jour. Ce besoin varie selon la température extérieure, le niveau de production de la vache et la constitution de la ration. Aussi, on peut tabler sur 4 l d’eau/kg de lait produit, et 4 l d’eau/kg de matière sèche ingérée.
Qu’est-ce qu’une eau de qualité ?
On pense à tort que si l’eau n’était pas bonne, les vaches ne la boiraient pas. La charte des bonnes pratiques d’élevage est très large sur le sujet. Il suffit d’une eau claire et sans odeur. C’est cependant un bon début. Pour cela, elle doit être régulièrement renouvelée, et 70 % des élevages n’y répondent pas. Un test très simple peut être réalisé pour s’en rendre compte : remplir un gobelet en plastique blanc depuis l’abreuvoir, et se demander si nous le boirions nous-même. La réponse est souvent non. Des petites astuces peuvent être mises en place, comme accrocher une brosse à l’abreuvoir pour le nettoyer quotidiennement. C’est une routine à installer.
Comment la vérifier ?
Pour s’assurer de sa qualité, une analyse biologique de l’eau est à effectuer au moins une fois par an s’il s’agit d’eau du réseau, et au moins deux fois par an pour une eau de forage, de pluie, ou retraitée. Encore faut-il savoir lire cette analyse. En priorité, il faut vérifier : le pH (qui doit être compris entre 6,5 et 8,5), le carbone organique (le résultat attendu est inférieur à 2 mg/l, sinon cela signifie qu’il y a un risque de prolifération de micro-organismes indésirables), la bactériologie (les bactéries sont recherchées car elles expriment une contamination par les bouses), et le bilan ionique et minéral. La concentration en nitrites élevée entraîne une baisse de l’oxygénation du sang. Le résultat attendu est inférieur à 0,5 mg/l. L’analyse de la concentration en nitrates est complémentaire. Le résultat attendu est inférieur à 50 mg/l.
Quels sont vos conseils dans le choix des points d’abreuvement ?
Les normes de bien-être animal sont d’un abreuvoir pour dix vaches. Rares sont les élevages qui y répondent ! Pourtant, la multiplication des points d’eau permet leur accès aux vaches dominées. Pour cette même raison, mieux vaut ne pas les installer dans des aires de circulation. En pâture, éviter les chemins, déjà très piétinés et étroits. Il faut aussi penser à adapter l’accès à l’eau aux animaux. Les abreuvoirs des génisses, par exemple, sont souvent trop hauts pour elles.
L’eau est aussi conductrice d’ondes. Pourquoi ce constat est-il indispensable à prendre en compte en élevage ?
Effectivement, le corps est constitué à majorité d’eau, et les cellules des ruminants étant particulièrement sensibles aux ondes électromagnétiques, il faut donc faire attention aux interférences dans l’environnement. Il suffit d’un mauvais branchement de terre pour qu’un courant passe. Les vaches se mettent alors à laper l’eau plutôt que de l’aspirer. Même un poste de radio mal branché suffit pour qu’une vache refuse d’entrer en salle de traite. La venue d’un géobiologue pour repérer les failles peut être pertinent.
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