La Russie met l'embargo sur le porc européen
Près du quart des exportations européennes vers les pays tiers concernées.
Les autorités russes ont décidé de suspendre les importations de viande porcine en provenance de l’Union européenne à la suite de la découverte de sangliers atteints de peste porcine africaine en Lituanie. La décision n’est pas sans conséquence : chaque année quelque 750 000 tonnes de viande et de produits porcins sont expédiés des différents pays de l’Union européenne vers la Russie. Elles représentent, à elles seules, près du quart des exportations européennes vers les pays tiers, selon le Marché du porc breton (MPB).
Ce dernier reproche à la Commission européenne de tergiverser et de s’être fâchée avec Vladimir Poutine, il y a quelques jours, à l’occasion du Sommet UE/Russie sur des sujets de politique générale, en fait l'Ukraine. «La Commission doit prendre les mesures adéquates pour rapidement ramener la Russie dans les négociations», estime le MPB. Avant de rajouter que si tel n’était pas le cas, la France devrait « négocier en urgence un accord bilatéral avec la Russie».
Avec l’analyse suivante : «que la France et plus particulièrement son bassin de production, situé à plus de 2 500 km de la Lituanie, a des arguments pour justifier aux Russes des garanties sanitaires sur la base d’une production issue de porcs nés, élevés, abattus en France». Et le MPB de faire le parallèle entre l’autorisation de Bruxelles aux importations de viande canadienne et bientôt américaine, «pour déstabiliser le marché intérieur européen», et de l’autre sa capacité à fâcher l’ensemble de l’Europe avec les Russes, «pour des raisons qui ne concernent absolument pas le commerce».