Chasse au gibier d’eau
La sarcelle d’hiver, espèce phare du carnier du sauvaginier
Grâce aux carnets de prélèvement fournis aux chasseurs de gibier d’eau, la Fédération des chasseurs de la Somme a pu établir un panorama des principales espèces d’anatidés prélevées dans le département.
Grâce aux carnets de prélèvement fournis aux chasseurs de gibier d’eau, la Fédération des chasseurs de la Somme a pu établir un panorama des principales espèces d’anatidés prélevées dans le département.

Une synthèse des prélèvements à la chasse de nuit du gibier d’eau dans la Somme réalisée par la Fédération départementale des chasseurs montre que le canard le plus fréquemment rencontré n’est pas forcément celui que l’on croit. Ainsi, lors de la saison 2023-2024, sur les 2 235 installations recensées pour la chasse de nuit, qu’elles soient installées sur le domaine public maritime (DPM) ou dans les terres, la sarcelle d’hiver est de loin la première espèce rencontrée. A elle seule, elle a en effet représenté 39 % des prélèvements. Elle est suivie par le canard siffleur (21 % des prélèvements) dont la présence a été particulièrement remarquée durant le mois de novembre et la première décade de janvier.
Viennent ensuite le canard colvert, le canard souchet, le canard pilet puis le canard chipeau. Dans le bas du tableau, on retrouve l’oie cendrée, le fuligule milouin, la foulque macroule, puis le fuligule morillon, la sarcelle d’été, l’oie rieuse, la bernache du Canada et enfin l’oie des moissons.
Novembre et janvier les plus favorables
Pour les chasseurs de gibier d’eau, qu’ils soient sur le DPM ou dans les marais intérieurs, les mois de novembre 2023 et janvier 2024 ont été les plus fructueux. On constate en effet que c’est lors de ces deux périodes que le plus de prélèvements d’anatidés ont été réalisés. Si l’on s’intéresse de manière plus précise à la période à laquelle ces prélèvements ont lieu, on constate en réalité que la saison 2023-2024 a été faite «de hauts et de bas», comme le rapporte le service technique de la FDC 80 : «Un premier pic est observé lors de l’ouverture sur le domaine terrestre où le canard colvert et la sarcelle d’hiver représentent 81% des prélèvements totaux».
Le début de saison a été, aux dires de la FDC 80, «calme», «de la 2ème décade du mois de septembre à la 1ère décade de novembre». Il aura donc fallu attendre les 2ème et 3ème décades de novembre pour observer plus d’oiseaux. Enfin, note la FDC 80, «un troisième pic a été observé lors de la 1ère décade de janvier, représentant la meilleure décade de la saison».
Quant au nombre de prises par installation, on notera qu’il est en moyenne de 50 par saison, avec une réussite plus forte sur le DPM (69) par rapport aux huttes de chasse installées à l’intérieur des terres (62). Depuis la mise en place des carnets de prélèvement en 2005, la tendance est à une légère baisse sur le long terme, «même si nous observons une hausse des prélèvements au cours des trois dernières saisons», constate la fédération.
Transparence nécessaire
Si l’étude se révèle instructive, la Fédération des chasseurs de la Somme a toutefois un regret : un pourcentage de retour encore trop faibles des carnets de prélèvement.
En effet, selon le service technique de la FDC 80, «le taux de retour des carnets est d’environ 50 %», et c’est concernant les huttes du domaine terrestre que ce taux de retour est le plus faible (44 %). La réticence des chasseurs à reporter leurs prélèvements peut s’expliquer de différentes matières, mais du côté des instances dirigeantes de la chasse française, on est en revanche convaincu de l’intérêt de la transparence.
En juillet dernier, lors d’une réunion publique de présentation des travaux de l’Institut scientifique nord-est atlantique (Isnea), Pascal Lapébie, directeur scientifique de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), indiquait ainsi que «la connaissance des prélèvements est essentielle. Ce n’est pas en se cachant que l’on gagnera quelque chose (…) Il ne faut pas avoir honte de ce que l’on tue, Si on en tue, c’est parce qu’il y en a…»