Chasse
La vénerie, un patrimoine bien vivant
Le Rallye Nomade, un équipage de vénerie axonais, ouvrait les portes de son chenil à Folembray le 16 septembre dernier. L’occasion de partager avec un large public une passion parfois décriée, mais bien vivante.
Le Rallye Nomade, un équipage de vénerie axonais, ouvrait les portes de son chenil à Folembray le 16 septembre dernier. L’occasion de partager avec un large public une passion parfois décriée, mais bien vivante.
Un équipage de vénerie, ce n’est pas seulement des veneurs en tenue, des chevaux et une meute de chiens. «C’est bien plus que cela, puisqu’il y a toute une organisation derrière», rapportait en ce milieu de semaine Louis Turquin, l’un des deux maîtres d’équipage du Rallye Nomade. Le 16 septembre dernier, ce dernier ouvrait les portes de son chenil installé au Château de Folembray pour une journée de partage. Le bilan ? «Un grand succès», se réjouit Louis Turquin puisque ce ne sont pas moins de 450 visiteurs qui sont venus à la rencontre du Rallye Nomade. «Cela n’a pas été de tout repos, mais nous sommes heureux de cette journée qui a réuni des voisins, des chasseurs, des agriculteurs, des citadins…» Le fait que cette opération «portes ouvertes» soit organisée le même week-end que les Journées européennes du patrimoine ? «Une coïncidence !», assure le maître d’équipage. Et de poursuivre : «Mais l’an prochain, on inscrira notre manifestation au programme.»
Voir et entendre chasser les chiens
Fondé en 1934 – il fêtera son 90e anniversaire l’an prochain -, le Rallye Nomade compte aujourd’hui 45 membres. La meute de chiens, de races anglo-français tricolore et fox-hound, compte 120 individus qu’il faut nourrir et entretenir à l’année. À sa création, sans territoire en propre, le Rallye Nomade a tiré son nom de son nomadisme. Ce n’est «que» depuis 1936 que le Rallye Nomade découple en forêt de Saint-Gobain. Il y chasse encore aujourd’hui, chaque mardi et samedi.
Tout au long de l’après-midi du 16 septembre, les visiteurs ont pu découvrir «de l’intérieur» la vie d’un équipage au travers de différents ateliers : le chien de vénerie, la tenue et l’équipement du veneur, la forêt – avec un focus sur celle de Saint-Gobain en partenariat avec l’Office national des forêts (ONF) ou encore les chevaux. S’en est suivi une promenade autour du Château de Folembray «où petits et grands ont pu se promener, caresser et voir de près nos chiens qui sont très affectueux et câlins», se félicitent les organisateurs. Chez les veneurs, l’amour du chien n’est pas vain quand on sait que «voir et entendre chasser les chiens» est cité comme première motivation pour 87 % d’entre eux. Pour terminer l’après-midi avec un spectacle peu ordinaire, les visiteurs ont pu assister à la soupe des chiens – le moment du repas – ordonné par «Daguet», le piqueux de l’équipage. Enfin, comme la tradition le veut, un concours de trompe opposant plusieurs sonneurs est venu clore la journée.
Ancrée dans les territoires
Pour le Rallye Nomade, comme pour d’autres équipages en France, la saison a démarré le 16 septembre et se clôturera le 31 mars. Pour cette première sortie, un «buisson creux» en raison de conditions météo encore estivales - aucun animal n’a été capturé -, mais une «chasse d’entraînement». Contrairement à ces dernières années, la saison s’annonce «plus sereine», selon Louis Turquin qui constate une forme d’essoufflement du mouvement d’opposition : «On ne veut bien sûr pas crier victoire trop vite, mais on remarque chez nous que le mouvement ne prend pas…»
L’enquête réalisée en 2023 par CSA Research, institut de référence des études marketing et d'opinion, pour la Société de vénerie montre, quant à elle, que la vénerie reste une pratique bien ancrée dans les territoires et qu’elle a de l’avenir. D’après ce rapport, auquel 5 000 membres d’équipage, suiveurs et sympathisants ont participé, on apprend en effet que 41 % des membres d’équipage ont moins de cinquante ans et que les femmes représentent 28 % des membres d’équipage.