Lait : les producteurs souhaitent une nouvelle revalorisation du prix
Des revendications sur le prix et la PAC.
«Les marchés sont là, il est nécessaire d’envoyer des signes aux producteurs», insiste Thierry Roquefeuil, le président de la Fédération nationale des producteurs de lait. Après avoir engrangé 25 euros d’augmentation du prix du lait au deuxième trimestre, il considère que les entreprises devraient faire un nouvel effort d’ici la fin de l’année. «Nous devrions atteindre un prix économique sur l’année de 340-350 €/1000 litres en moyenne sur l’année 2013», explique pour sa part Patrick Ramet, premier vice-président du syndicat. Une telle revalorisation permettrait de couvrir les coûts de production et serait en phase avec le marché des produits laitiers. Actuellement, le marché de la poudre à l’international est bien orienté, les exportations de produits laitiers sont soutenues et les industriels ont obtenu des revalorisations des tarifs auprès de la grande distribution de 12 % entre octobre 2012 et juillet 2013. Conclusion : les transformateurs devraient poursuivre le mouvement amorcé au printemps.
Une nouvelle table ronde le 7 octobre
Il manquerait encore 2 à 5 euros/1000 litres pour atteindre l’objectif souhaité. Mais la Fnpl craint que les industriels ne jouent pas le jeu. C’est le cas notamment du numéro un français du lait, le groupe Lactalis qui «s’assied» sur les contrats qu’il a signé avec les organisations de producteurs et qui a décidé de fixer unilatéralement un prix inférieur aux demandes professionnelles de 340 €/1000 litres.
C’est la raison pour laquelle, Thierry Roquefeuil vient demander au ministre de l’Agriculture de convoquer une nouvelle table ronde sur le prix du lait, qui avait abouti à la nomination d’un médiateur et à la recommandation d’une augmentation du prix du lait de 25 €/1000 litres. «Nous devons faire le bilan de cette table ronde et établir des perspectives aux producteurs pour la fin de l’année» insiste-t-il. La suivante se tiendra le 7 octobre prochain et Stéphane Le Foll a annoncé qu’il y rencontrerait à nouveau les acteurs de la filière laitière «pour dresser collectivement le bilan de la situation des différents secteurs et tracer les perspectives de la filière dans les mois à venir».
Autre sujet de préoccupation des producteurs de lait, la déclinaison française de la réforme de la Pac sur laquelle le ministre de l’Agriculture devrait annoncer ses arbitrages début octobre. A ce stade, le souci de la Fnpl est de limiter autant que possible les effets négatifs de la réforme sur le revenu des producteurs quelle que soient la taille de leur exploitation et leur système de production. Aussi, se prononce-t-elle sur une convergence des aides «la plus lente possible» plaide André Bonnard, trésorier de la Fnpl. «Une convergence à 60 % accompagné d’un plan de modernisation de l’élevage permettrait aux élevages les plus intensifs, à base de maïs de s’adapter», poursuit-il.
Réforme de la Pac
La Fnpl est également favorable à la mise en place d’un paiement redistributif souhaité par le ministre de l’Agriculture pour «surprimer» les 50 premiers hectares et qui permettrait de soutenir davantage les petites exploitations laitières. Le syndicat insiste également pour la mise en place d’une aide couplée à la vache laitière, qui permettrait d’attacher la production au territoire. Et si on y ajoute la revalorisation de l’ICHN dans les zones de montagne et défavorisées, les exploitations les plus extensives qui se trouvent généralement dans ces zones ne seraient pas oubliées.
Reste les systèmes de polyculture élevage qui représentent 30 % de la production laitière nationale qui seraient les grands perdants de la réforme. Pour ceux-ci, la Fnpl souhaiterait que les 2 % d’aides couplées dédiées à la production de protéines soient réservées «aux exploitations qui cultivent des plantes riches en protéines pour l’alimentation de leurs animaux».