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L’Assemblée va se pencher sur les coopératives

Pour répondre aux débats récurrents sur leur gouvernance, une mission d’information sur les coopératives agricoles va être lancée en septembre, a annoncé le président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Le mouvement coopératif se dit à l’écoute. 

Certains députés doutent de la transparence des coopératives agricoles envers leurs adhérents. Une mission d’information sur les coopératives doit être menée dès septembre. 
Certains députés doutent de la transparence des coopératives agricoles envers leurs adhérents. Une mission d’information sur les coopératives doit être menée dès septembre. 
© Pixabay

La complète transparence de l’information fournie par les coopératives à leurs associés coopérateurs revient souvent dans les débats agricoles, qu’ils émanent des syndicats ou des parlementaires. Cela a de nouveau été le cas le 24 juin lors de l’examen en première lecture de la proposition de loi (PPL) visant à protéger la rémunération des agriculteurs, dite Egalim 2. Certains députés ont fait part de leur réserve vis-à-vis de la transparence que permettent aujourd’hui ces structures envers leurs adhérents. En réaction, le président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, Roland Lescure, a annoncé la mise sur pied d’une mission d’information sur les coopératives agricoles pour septembre. 

 

Adéquation avec les attentes de la société 

Le mouvement coopératif en est convaincu : «La mission d’information parlementaire lancée dans les prochains mois sera, pour la Coopération agricole, l’occasion de valoriser les atouts du modèle et de nourrir la dynamique d’amélioration continue dans laquelle les coopératives sont inscrites», assure Dominique Chargé, président de la fédération de coopératives, dans un communiqué. «Les coopératives agricoles et agroalimentaires [...] sont régulièrement questionnées, ajoute la Coopération agricole. Pourtant, le principe démocratique et les valeurs fortes d’équité et de solidarité notamment, qui sont à l’origine de leur modèle, en font des entreprises en parfaite adéquation avec la quête de sens et de responsabilité économique, sociale et environnementale de plus en plus prégnante au sein de notre société». 

Hasard du calendrier, quelques jours tard, le 30 juin, le Haut conseil à la coopération agricole (HCCA) organisait le webinaire «Entreprises coopératives agricoles : la gouvernance, un enjeu majeur pour demain ?». «Il faut avoir l’humilité de se demander comment je peux m’améliorer», a fait savoir à l’attention des administrateurs de coo- pératives Daniel Chéron, ancien directeur général de Limagrain devenu président du HCCA. Le HCCA anime en son sein l’observatoire de la gouvernance des coopératives, édité depuis 2016. «Cela sera un bon repère», assure Daniel Chéron. 

«Certaines critiques continuent d’émerger, il faut les entendre», a estimé Julien Denormandie en introduisant les discussions. «Soyez sûrs de mon soutien et de mon ambition pour trouver des solutions concrètes», a-t-il ajouté. Des solutions pour maintenir un lien fort avec les associés coopérateurs, il en a justement été question entre proximité territoriale, services à apporter et formation.

«On dit que le pouvoir s’éloigne quand les coopératives s’agrandissent», constate Gilles Bars, président délégué de l’Association nationale de révision et membre du comité directeur du HCCA. «Mais la coopérative doit toujours avoir pour objectif d’atteindre ses associés coopérateurs.» Selon lui, il leur faut créer des sections territoriales. «Il faut décliner la coopérative en territoire», illustre-t-il. 

Cette proximité est primordiale pour coller au plus près des besoins du terrain, assure Evelyne Guilhem, présidente de la Cuma Font del Prat et membre du comité directeur du HCCA. Pour cette agricultrice la méthode est simple : premièrement, écouter le terrain puis apporter les services adéquats aux coopérateurs. «Les agriculteurs sont de plus en plus exigeants», constate-t-elle. 

Il faut dire que «la plupart des jeunes ont des niveaux de formation très élevés», constate Daniel Chéron, le président du HCCA. Face à des adhérents qui en savent autant que les équipes techniques, la coopérative doit monter en compétence et adapter ses pratiques. «Les adhérents attendent de la collaboration et non plus juste un apport de savoir». «La gouvernance et l’organisation des coopératives vont évoluer en fonction des attentes des associés coopérateurs, renchérit Dominique Chargé. Mais aussi des attentes sociétales.» 

 

Advitam crée un pôle filière alimentaire de proximité

Suite à la récente prise de contrôle du distributeur de fruits et légumes Charlet en janvier, le groupe Advitam (coopérative Unéal) a annoncé le 1er juillet le lancement du nouveau pôle Advitam Alimentaire dédié au développement d’une filière alimentaire de proximité dans les Hauts-de-France. Sa promesse pour les adhérents de la coopérative : «de nouveaux débouchés» et «de nouvelles sources de revenus». Pour les consommateurs et la restauration collective : «apporter une réponse innovante aux nouvelles façons de consommer» en «garantissant». Cette nouvelle entité sera composée du groupe de distribution de fruits et légumes Charlet, depuis peu contrôlé par Advitam, ainsi que du réseau de magasins de proximité et de vente en circuits courts Prise Direct’. «Les enjeux sont multiples pour cette nouvelle structure», explique Cédric Cogniez, directeur général de la coopérative Unéal et du groupe Advitam. «Nous proposons à chaque partie prenante, fournisseur, consommateur, client, de s’engager dans un projet stratégique fédérateur. A terme, l’objectif sera de construire un leader régional dans l’alimentation de proximité et de qualité», précise-t-il.
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