Automobile
Le C15, quarante ans et toujours sur les routes et dans les cœurs
Serge, Justin, Riton… tous exercent ou ont exercé un métier dans le secteur agricole, habitent en milieu rural et sont les heureux propriétaires d’un modèle de C15 Citroën. Rencontre.
Serge, Justin, Riton… tous exercent ou ont exercé un métier dans le secteur agricole, habitent en milieu rural et sont les heureux propriétaires d’un modèle de C15 Citroën. Rencontre.
Qu’est-ce qui réunit aujourd’hui les propriétaires de C15 que l’on est allé rencontrer à l’occasion des quarante ans d’un modèle devenu iconique ? Une mécanique simple, une légèreté et de la praticité. La frime ? Pas pour eux. Et pourtant, depuis quelques années, le C15 est devenu «à la mode». À Talmas, au nord d’Amiens, celui de Serge Houllier n’a jamais dormi dehors. Sans doute ce qui explique sa longévité, hormis «quelques petits points de rouille.» L’ancien salarié agricole l’a acheté neuf en avril 2003. «Je suis allé le chercher à la concession Citroën d’Amiens», expliquait-il il y a quelques jours. Le C15 de Serge est assurément une «perle» pour son âge. «Il n’a jamais beaucoup connu la boue. Je n’ai jamais fait le Jacques et je fais toujours attention à l’endroit où je me gare», assure-t-il.
«On arrive toujours à se dépatouiller»
Si Serge Houllier a acheté un C15, ce n’est certainement pas pour le confort… «Pour sortir de là, ce n’est pas facile», confesse-t-il. En témoigne quelques traces d’usure sur le siège conducteur, qui sont d’ailleurs les seules marques du temps. La praticité en revanche est un réel argument : «Quand j’étais salarié, je roulais tous les jours avec. Une cinquantaine de kilomètres. Et aujourd’hui, c’est encore ma voiture pour aller à la chasse, faire du bois, bricoler, transporter mes outils de jardinage…»
Côté mécanique, «c’est simple et tant mieux, parce que ce n’est pas mon dada. Il n’y a pas d’électronique comme sur les voitures modernes. On arrive toujours à se dépatouiller», détaille M. Houllier. En ce qui concerne l’entretien, «j’ai changé dernièrement l’alternateur, mais à part ça, rien de grave. Je n’ai jamais eu de grosse panne», rapporte Serge devant celui-ci qu’il surnomme sa «Buick», en référence à la marque américaine de voitures à l’intérieur luxueux.
«Je l’aime trop»
Avant de jeter son dévolu sur le C15 qu’il conduit encore aujourd’hui, Serge rappelle avoir eu une Renault 4L et un autre modèle de C15, «celui avec une seule porte à l’arrière». Le jour où Serge s’en est séparé, c’était pour le vendre à un jeune conducteur, agriculteur : «Quelques temps après que je lui ai vendu, il se l’ai fait voler. Il l’a retrouvé brûlé…»
Quand Serge arrive quelque part avec son C15, il avoue : «C’est vrai, on me demande si je ne veux pas le vendre… Le jour de l’ouverture de la chasse, un gars m’en a proposé 500 €… Je lui ai demandé s’il allait bien. Je ne vois pas pourquoi je m’en séparerai ! Ça me ferait mal au cœur de devoir le lâcher. Je l’aime trop !»
«Le plus cher, c’est l’huile»
À Tours-en-Vimeu, c’est à l’ombre d’une dépendance de la cour de ferme du Gaec Bouvet que Justin Bellaton gare chaque matin son C15 en venant travailler. Son utilitaire, reconnaissable aux quatre phares installés au-dessus du pare-brise, c’est en 2016 qu’il l’a acheté. Presque sur un coup de tête : «J’accompagnais un copain qui partait en acheter un et je l’ai vu. Je l’ai acheté en le voyant, ce n’était pas prévu…» Le prix auquel il fait l’acquisition (700 €) et son état général font penser à Justin qu’il réalise une «bonne affaire». Au compteur, 257 000 kilomètres pour une première immatriculation en 1994. Il en a 291 000 et tourne comme une horloge. Justin explique «rouler peu», mais apprécie son C15 pour «aller à la chasse et venir au boulot». Il décrit son véhicule comme «fidèle». Avec son moteur diesel d’une puissance de 70 chevaux, «c’est le plus petit, mais il y en a assez… Il passe partout !»
Comme Serge Houllier, Justin Bellaton apprécie la fiabilité de son destrier : «La seule panne que j’ai eue, c’est un fusible qui m’a coupé l’injection…» Côté entretien, «on peut tout faire soi-même. La vidange, elle me coûte 35 €… Le plus cher, c’est l’huile.» Dernièrement, il a changé un pare-chocs avant : «Pour 30 €, j’en ai trouvé un sur Internet !» Toujours à l’instar d’autres propriétaires de C15, Justin est «sûr» du succès que rencontrerait un C15 revisité. Le sien, datant de 1994, a servi le 14 septembre dernier comme «voiture-balais» du cortège de son mariage. Si ça ce n’est pas une belle preuve d’amour…