Le GDS de la Somme en guerre contre la diarrhée virale bovine
Le Groupement de défense sanitaire du bétail (GDS)
de la Somme était le dernier de la région à statuer sur un plan d’éradication de la diarrhée virale bovine, ce 26 juin, lors de son AG. Le plan démarre dès le 1er juillet.
Fièvre, anorexie, léthargie, atteinte des systèmes immunitaire, respiratoire et digestif et de l’appareil reproducteur… Ces symptômes sont ceux de la diarrhée virale bovine (DVB), encore appelée maladie des muqueuses. Une infection due à un pestivirus, particulièrement répandue en France.
Et les Hauts-de-France, bien qu’un peu épargnés, en sont tout de même victimes. Dans la Somme, 68 animaux auraient été dépistés en 2018, et plus de 1 % des veaux seraient porteurs du virus. «C’est pourquoi nous faisons de cette maladie notre priorité», affirme Pascal Bienaimé, président du GDS Somme. Pour cela, les GDS des cinq départements ont décidé d’harmoniser leurs pratiques, avec la création de la FRGDS Hauts-de-France. Et le GDS de la Somme était le dernier à voter, ce 26 juin, lors de son assemblée générale, un plan d’éradication mis en place dès le 1er juillet.
Pascal Bienaimé voit trois bonnes raisons d’éradiquer la DVB : «C’est une maladie majeure des élevages, qui engendre des pertes économiques significatives en cas d’infection, plusieurs pays voisins sont engagés dans cette lutte, et nous disposons de l’outil adapté pour y parvenir.» L’outil en question : une boucle de prélèvement de cartilage auriculaire, posée aux veaux dès leur naissance par l’éleveur, en même temps que les boucles d’identification. Le petit bout de cartilage prélevé est alors envoyé dans les deux jours au laboratoire pour une recherche du virus de la BVD. Il faudra néanmoins quatre à cinq années pour venir à bout de la maladie. En 2018, le GDS espère poser les boucles à 30 % des veaux nés dans la région, et atteindre 100 % des veaux en 2020, pour une éradication en 2014.
Le coût, pour les éleveurs : 6,70 € par veau analysé, que le GDS finance à auteur de 2,70 €, soit 4 € à charge de l’éleveur. «Cela est à mettre en perpective avec la plus-value faîte grâce à des élevages sains, commente Pascal Bienaimé. La déclaration en zone saisonnièrement indemne (ZSI) favorise notamment l’exportation des bêtes.»
Bombes à retardement
Car la maladie, bien qu’assez rarement mortelle chez l’animal adulte, occasionne de lourdes pertes en élevage, si elle n’est pas détectée précocement. Ce virus est capable de se pérenniser dans l’élevage en infectant le fœtus durant les premiers mois de gestation. Le veau qui va naître étant alors un infecté permanent immunotolérant, ou IPI, c’est-à-dire un animal qui va excréter du virus plus ou moins en continu durant sa vie et qui ne sera jamais capable de fabriquer des anticorps contre cette souche virale. Ainsi, ces véritables «bombes à retardement», prévient Jean-Michel Bonczak, directeur, entretiennent la persistance du virus dans les élevages en plus des animaux infectés ponctuellement, que l’on appelle infectés transitoires. Les animaux atteints vont développer différents signes cliniques en fonction de leur âge : épisodes de diarrhée récurrente sur les veaux, troubles de la reproduction ou avortements sur les mères, troubles divers et variés liés à la dépression immunitaire engendrée par le passage de ce virus et à l’action combinée d’autres pathogènes.
D’autres maladies contrôlées
Si cette DVB est bien la priorité, le GDS reste attentif à d’autres maladies, comme l’IAHP (influenza aviaire hautement pathogène), bien que le secteur soit épargné, la PPA (peste porcine africaine), «qui pourrait facilement s’introduire chez nous par un sandwich au jambon venu des pays de l’Est jeté par la fenêtre, par exemple, ou par les sangliers», explique Pascal Bienaimé, la fièvre catarrhale ovine, ou encore la la tuberculose.
Pour la BVD : plus d’informations sur www.contrelabvd.com
Tirelire à sec
- 18 895 € : c’est le résultat de l’exercice 2017 du GDS de la Somme. «Ce n’est pas évident de présenter des comptes négatifs», avoue Pascal Bienaimé, le président. Ceci serait le résultat de multiples facteurs, comme l’arrêt des aides du Conseil départemental et des cotisations en baisse, malgré une hausse du tarif, mais à cause d’une diminution de l’effectif bovins dans le département. «A force de piocher dans notre petit cochon, il va falloir lui redonner du grain !» Le montant de la cotisation au GDS va donc augmenter de 10 centimes par bête. Une augmentation est aussi prévue pour pouvoir financer le plan d’éradication de la BVD : + 20 centimes par animal pour l’éleveur, sauf si celui-ci s’est engagé à lutter contre la BVD avant le 31 décembre 2017. La cotisation s’élève donc désormais à 1,66 €/bête.
Frelon asiatique
Depuis le 4 juin, la préfecture de la Somme coordonne le premier plan d’action en France pour lutter contre le frelon asiatique. «Détectés dans le département de la Somme courant 2014-2015, les frelons asiatiques continuent de proliférer. Cette espèce représente un risque de sécurité publique et un danger pour l’environnement. Elle est classée dans la liste des dangers sanitaires pour l’abeille domestique», explique Luc Challemel Du Rozier, directeur de la DDTM, à l’origine du plan. Quinze interventions ont été menées en 2017. Comment repérer un nid de frelon asiatique ? Il se situe généralement dans les arbres, à une quinzaine de mètres. Son trou d’entrée est situé sur le côté, quand il est en dessous pour le nid de frelons européens. Le Groupement de défense sanitaire des abeilles de la Somme (GDSA80) procède l’identification du nid. Et les opérations de destruction, elles, sont confiées exclusivement au service départemental d’incendie et de secours, Sdis80, qui intervient à l’aide d’un pistolet insecticide longue portée qui n’impacte pas l’environnement.
En cas de situation d’urgence, composer le 18.
En cas de suspicion, appeler le service interministériel de défense et de protection civile de la préfecture de la Somme (7 jours sur 7, 24 heures sur 24) au 03 22 97 80 80. Tout signalement peut être fait sur pref-defense-protection-civile@somme.gouv.fr.