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Chasse
Le grand gibier étudié dans sa diversité

L’association des chasseurs de grand gibier de la Somme a lancé depuis fin de semaine dernière un nouveau cycle de formation d’abord destiné aux chasseurs
de grands animaux, mais qui s’adresse à quiconque s’intéresse à la faune sauvage.

Philippe Harang, président de l’ADCGG 80 et Bruno Legrand, son secrétaire et responsable de l’organisation du Brevet grand gibier.
Philippe Harang, président de l’ADCGG 80 et Bruno Legrand, son secrétaire et responsable de l’organisation du Brevet grand gibier.
© V. F.

À peine le temps de faire connaissance et déjà, ils ont été plongés dans le grand bain. Vendredi 10 mars, une dizaine de chasseurs des quatre coins du département participaient, à Lamotte-Brebière, à leur première séance de formation collective dont le but est de les préparer à l’examen du Brevet grand gibier. Dans le tour de table, tous évoquent leur passion, ancienne ou plus récente, pour la chasse du grand gibier et leur envie d’en connaître plus sur les différentes espèces. Le Brevet grand gibier, mis en place par l’Association nationale des chasseurs de grand gibier (ANCGG) et proposé par ses antennes départementales, est fait pour eux. Mais la tâche qui les attend est immense, autant qu’elle s’annonce passionnante. 

 

Complémentaire au permis de chasser

Car le Brevet grand gibier ne se contente pas d’étudier les comportements du sanglier, du cerf ou du chevreuil, mais aborde aussi d’autres aspects tels que la gestion des espèces et des espaces (forestiers), la connaissance des fleurs, champignons et papillons, le gibier de montagne, les chiens, les maladies du grand gibier, la balistique… Un autre exemple de ce que la formation peut apporter : appréhender d’autres modes que celui que l’on a l’habitude pratique, comme la chasse à l’arc ou la vénerie : «Beaucoup de gens parlent de vénerie, mais peu savent en réalité comment cela se passe, assure Brice Van Paemelen, administrateur de l’ADCGG 80 et lieutenant de louveterie. Nous ne sommes pas tellement concernés dans la Somme, mais en passant le Brevet grand gibier, on la découvre autrement et cela permet de se faire un point de vue.» Ne manquerait plus qu’un volet «gastronomie» et le tour serait vraiment complet… 

«Quand on s’intéresse particulièrement à la chasse du grand gibier, le Brevet grand gibier est un bon outil», rappelait quant à lui en préambule, Bruno Legrand. Secrétaire de l’ADCGG 80, il est aussi le responsable de la formation au brevet dans le département. L’autre intérêt de suivre une formation dédiée au grand gibier, «c’est que l’on va rencontrer des chasseurs d’horizons nouveaux». Président de l’ADCGG 80, Philippe Harang défend l’idée selon laquelle «adhérer à l’association et passer le Brevet est dans la continuité de l’enseignement acquis pendant la préparation au permis de chasser». Il assure également que le Brevet grand gibier «change l’état d’esprit». Pour lui, pas de doute, ceux qui ont fait la démarche de s’inscrire ont «fait le bon choix». 
 

Des connaissances approfondies

Pour leur première journée de formation, les candidats se sont frottés au questionnaire proposé l’an dernier. À l’heure de la correction, le taux de réussite moyen pour ce brevet «blanc» est d’un peu plus de 50 % de bonnes réponses. Pas de quoi inquiéter Philippe Harang : «Il ne faut pas avoir peur de ce premier résultat. C’est normal de ne pas tout savoir, mais il y a des gens experts qui sont là pour vous aider.» 

Sans recherches approfondies sur l’une ou l’autre des espèces qui peuplent les milieux naturels, il n’est en effet pas évident de savoir par exemple que le cerf est un animal «brouteur» avec une alimentation composée à plus de 60 % de végétaux ou que la taille de ses testicules va être multipliée par quatre pendant la période du rut. Au fil des révisions, c’est aussi tout un panel de mots nouveaux que les candidats au Brevet grand gibier vont intégrer : l’«anschuss» qui détermine le lieu précis où se trouvait le gibier au moment du tir ou encore le «bat-l’eau» qui désigne une ruse du cerf. En matière de gestion des espèces, on rappelle – ou on apprend – que la sédentarisation d’une population de sanglier s’obtient par la mise-bas d’une laie sur un territoire ou, plus évident, qu’une population de suidés se réduit en augmentant les prélèvements. 

 

Théorie et pratique

Pour obtenir le Brevet grand gibier, les candidats devront aussi satisfaire à une épreuve de tir : cinq balles sont à tirer sur une cible en mouvement (sanglier courant) à 25 m, suivies de cinq balles à tirer sur une cible fixe à 30 m. Elle est considérée réussie si le candidat obtient au moins 25 points. Si elle peut paraître «facile», l’épreuve n’en reste pas moins stressante pour certains candidats, d’autant que la cible en question comporte des points négatifs. Outre les cours et les séquences d’entraînement au tir, un livre ainsi qu’une clé USB permettent aussi de réviser «à la maison». L’an dernier, l’organisation du Brevet grand gibier dans la Somme a été plus qu’un succès puisque 100 % des candidats – ils étaient 17, dont deux archers – l’ont obtenu. Un chiffre qui montre aussi la pertinence des séances de formation en groupe qui se déroulent à Lamotte-Brebière. 

Contact Brevet grand gibier : Bruno Legrand au 07 67 22 80 78 ou par e-mail :  adcgg80@gmail.com Sur Facebook «Association départementale des chasseurs de grand gibier de la Somme – 80»

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